Note de T-E : on enchaîne avec l’article publié précédemment Hitler et Dunkerque : ce n’était pas une erreur, toujours avec le même auteur Hexzane527. Au lieu d’évoquer les batailles intermédiaires entre ces deux événements, on va attaquer directement avec le débarquement en Normandie pour constater à quel point on se moque de nous.
Il n’est pas méconnu que les dirigeants allemands en poste à ce moment là ont commis des erreurs ayant facilitées la réussite de l’entreprise américaine mais en réalité si on s’y penche plus attentivement, il y a eu tellement de manquements, d’ordres contradictoires que cela en devient risible. Quand une personne en apparence sans reproches se met un jour à multiplier les faux pas, vous allez penser qu’il le fait exprès. Et bien avec l’opération Overlord, c’est la même chose.
Si vous voulez un bref résumé de ces erreurs par flemmardise de tout lire ou pour vous motiver à la lecture, reportez vous directement à la fin de l’article.
Il est encore utile de préciser ici qu’on est dans une démonstration à partir des faits officiels couramment admis. Rien n’est inventé ou ajouté. On peut vraiment de nos jours révéler la connivence des élites de tout bord dans un agenda commun en reprenant juste l’histoire autorisée. Le D-Day en est un de ces nombreux exemples. Le hasard, la malchance, les coïncidences sont vraiment des explications à balayer sans faiblir dans ce cas présent.
Le débarquement de juin 1944 a lui aussi été truqué
Dans la mesure où le résultat du débarquement pouvait être assez aléatoire, là encore, les leaders juifs devaient mettre en scène la chose.
Il était hors de question que celui-ci aboutisse à un échec. En effet, l’URSS était en train d’écraser l’Allemagne. Et comme il aurait fallu un ou deux ans pour refaire une opération similaire, il aurait été très difficile de justifier une stagnation du front Est pendant tout ce temps.
Et si le front ne stagnait pas, alors l’URSS aurait conquis pratiquement toute l’Europe, et aurait mis des gouvernements communistes partout. Et ça, ça ne faisait pas partie des plans des leaders juifs. Et si Staline avait mis des gouvernements communistes dans certains pays et pas dans d’autres, là encore ça aurait été difficile à justifier.
Donc, il fallait qu’Hitler et le haut commandement allemand aident les alliés à gagner, en réagissant trop lentement et insuffisamment. C’est pour ça qu’une fois encore, on constate la présence de nombreuses bizarreries, d’incohérences, « d’erreurs » un peu trop grosses et nombreuses pour être honnêtes, ainsi que de hasards un peu trop beaux pour être vrais. Tout ça, essentiellement du côté allemand bien sûr, mais pas uniquement.
1) Avant le débarquement : les désaccords arrangés entre Rommel et Rundstedt
L’échec des allemands face au débarquement ne vient pas seulement des erreurs faites lors du 6 juin, mais bien sûr aussi de celles faites avant. Les leaders juifs devaient mettre en place une stratégie perdante avant que les évènements n’arrivent. C’est logique. Le sabotage organisé par eux le jour J allait dans le bon sens, mais ça n’était pas suffisant. Il fallait optimiser largement plus l’organisation de l’échec allemand. Et pour ça, il fallait organiser les choses en amont.
Une des erreurs les plus importantes vient de l’arbitrage par Hitler du désaccord entre Rommel et Rundstedt sur la stratégie à adopter. Désaccord certainement organisé là-aussi.
Rommel soutenait que tout se jouerait le jour J, et qu’après, tout serait perdu, notamment à cause de l’aviation alliée. Il préconisait donc de maintenir les divisions allemandes au plus près des plages, afin de pouvoir écraser le débarquement dans l’œuf.
Rundstedt, son supérieur, affirmait au contraire qu’il était impossible de défendre les plages, à cause de la puissance de l’artillerie navale alliée. Il pensait par ailleurs qu’à un moment de leur avancée, les forces alliées seraient plus ou moins désorganisés et donc prenables. En conséquence de quoi, il préconisait de les attaquer un peu après leur première poussée, une fois que la marine ne pourrait plus les soutenir.
C’était donc à Hitler de trancher. Et évidemment, celui-ci a fait en sorte de prendre la pire des décisions pour pouvoir mieux faire gagner les alliés.
Il a choisi en effet de faire un compromis et de prendre un peu du plan de Rommel et un peu de celui de Rundstedt. Il a ainsi laissé quelques divisions sur les plages, et il en a mis quelques autres en retrait.
Ainsi, les troupes sur les plages n’étaient pas suffisamment puissantes pour pouvoir rejeter à la mer les alliés, et les troupes restant à l’arrière ne l’étaient pas non plus pour pouvoir les vaincre une fois les têtes de pont créées. Donc, les troupes près des plages étaient sûres d’être vaincues et celles positionnées plus dans les terres aussi.
Mais ce n’est pas tout. Hitler a également compliqué le circuit de décision pour les armées situées à l’ouest. Il a en effet tenu à ce que les troupes de panzers situées en réserve soient sous ses ordres directs. Elles ne pouvaient donc pas bouger sans son approbation.
Ça posait déjà problème en soit, puisque diriger des divisions à 1.800 kms rend forcément moins efficace le commandement. Mais surtout, le jour J, parce qu’Hitler dormait, puis parce qu’il tardait à donner l’ordre de mouvement, elles sont restées bloqué pendant de longues heures avant de pouvoir intervenir, laissant ainsi les alliés créer tranquillement leurs têtes de pont. Évidemment, ça aussi, c’était voulu. Hitler a choisi cette organisation pour faire en sorte que des unités cruciales soient paralysées le jour J afin de pouvoir mieux laisser gagner les alliés.
Au passage, certaines de ces divisions blindées seront mises vraiment très loin en retrait, comme la Panzer Lehr, qui sera stationnée à environ 130 km des plages du débarquement, la 116ème panzer, située à 130 km, près de Rouen, et surtout la 2ème division de panzer (à 320 km).
Bien trop loin pour intervenir assez rapidement le jour J. Or, parmi ces unités, il y en a 2 qui appartiennent à la réserve du groupe d’armée B, et qui sont donc immédiatement disponibles, sans avoir à en référer à Hitler. Si pour la 116ème, on peut comprendre qu’il faut couvrir la zone près de Dieppe, le placement de la 2ème division est complètement illogique.
2) Cartes des troupes allemandes et des zones de parachutage
Avant d’aller plus loin, voici la carte des troupes allemandes présentes.
Pour comprendre la carte voici l’explication des pictogrammes. Du plus haut niveau de commandement au plus bas, on a :
O.B West (commande les groupes d’armées situés en Europe de l’ouest. Dirigé par Gerd von Rundstedt)
xxxxx = groupe d’armées (pour la région de la Bretagne au nord de la France, groupe d’armées B, dirigé par Rommel)
xxxx = armée (ici, 7ème et 15ème armées)
xxx = corps d’armée (celui qui nous intéresse ici est le LXXXIV, soit le 84ème corps)
xx = division ; c’est là que se trouve les troupes. Les échelons supérieurs sont la plupart du temps seulement des QG. Une division se compose d’environ 12.000 hommes en 1944 et se divise en régiments (2.000 à 3.000 hommes) et bataillons (750 à 1.000 hommes). Pour les divisions de panzers, il y a environ 15.000 hommes (ainsi que 90 Panzers IV et 70 Panthers).
Les divisions avec une croix à l’intérieur du rectangle sont des divisions d’infanterie, celles avec un ovale, sont des divisions de blindés, et celles sans rien sont des divisions statiques.
Les zones de parachutages alliées se trouvent là :
3) De nombreux hauts responsables absents
Les leaders juifs ont donc planifié la défaite allemande en amont du jour J. Mais comme le débarquement comportait malgré tout une grosse part d’incertitude, il fallait organiser la défaite aussi pour cette date.
Pour ça, les leaders juifs ont fait en sorte que de nombreux hauts responsables soient absents le 6 juin (jusqu’à midi, voire même jusqu’en fin de soirée), et que des informations essentielles sur le débarquement ne soient pas transmises ou pas crues.
La raison principale qui justifiera officiellement ces absences sera que le temps était extrêmement mauvais les jours précédant le 6 juin et que les allemands pensaient donc que le débarquement ne pourrait pas se faire avant le 10 juin.
Ainsi, du côté de la marine, l’amiral Krancke quitte son QG de Paris pour aller faire une visite d’inspection à Bordeaux.
Le colonel Mayer-Detring, l’officier de renseignement pour tout le front Ouest, est parti à la chasse avec sa maitresse.
Plus important, le Général Rommel qui dirige le groupe d’armées B (15ème et 7ème armées) s’autorise à s’absenter pendant 36 heures, pour fêter, le 6 juin en Allemagne, l’anniversaire de son épouse. Le groupe d’armées B, c’est justement l’ensemble des troupes présentes dans le nord-ouest de la France. Son officier d’opérations, von Tempelhoff, est parti lui aussi.
Dollmann, le commandant de la 7ème armée, doit réaliser un Kriegspiel (un jeu de guerre) à Rennes, le 6 juin à 10 heures, avec comme thème : exercice sur cartes de débarquement aérien. Tous les commandants de division sont convoqués, chacun avec deux chefs de corps. Tous sont conviés à coucher à Rennes dans la nuit du 5 au 6 juin. C’est ainsi près de la moitié des chefs de division et un quart des chefs de régiment qui sont en route ou déjà à Rennes alors que l’opération Overlord commence.
Or, la 7ème armée est la seule qui soit présente en Normandie. La 15ème armée se trouve dans le nord de la France, à environ 200 km des plages du débarquement. C’est-à-dire beaucoup trop loin pour pouvoir arriver à temps le jour J.
Et, même si la cause est différente, le général Wilhem Falley, commandant la 91ème division, est tué un peu après 4h du matin près de son QG, qu’il tente de rejoindre. On peut d’ailleurs penser que sa mort a été mise en scène afin que le fonctionnement de cette division très importante soit ralenti pendant les quelques heures cruciales d’avant le débarquement.
Le général Feuchtinger, qui commande la 21ème panzer, est à Paris pour un rendez-vous avec sa maitresse. Donc, cette division cruciale est elle-aussi sans son chef attitré.
Donc, la seule armée pouvant faire face aux alliés durant le premier jour du débarquement est en partie décapitée au moment crucial. Bien sûr, il y a des remplaçants, mais ça n’est pas exactement la même chose.
En résumé, pour le secteur de la 7ème armée, on avait, du plus haut gradé au plus bas (ceux qui étaient là sont en gras) :
- Le maréchal Gerd von Rundstedt, commandant suprême des forces allemandes sur le front occidental. Présent.
- Rommel qui commande le groupe d’armée B : absent (dans le sud de l’Allemagne) (remplacé par Hans Speidel)
- Friedrich Dollmann qui commande la 7ème armée : absent (à Rennes pour le kriegspiel, remplacé par Max Pemsel)
- Erich Marcks commandant le 84ème corps d’armée de la 7ème armée : présent
- Les divisions présentes dans la zone, et étant libres d’intervenir, étaient les 711, 716, 352, 91, 709, 243, et la 21ème blindée. Donc, 7 divisions en tout.- La 91ème est sans chef, puisque Wilhem Falley a été tué vers 4h du matin- La 21ème panzer est sans chef. Edgar Feuchtinger est à Paris
– La 709ème est sans chef. Karl-Wilhelm von Schlieben est en effet en train de dormir à son hôtel à Rennes. Il n’arrivera à son poste qu’à midi (selon le livre D-Day 1944 : Utah Beach & the US Airborne Landings, Par Steven J. Zaloga, page 12).
– La 352ème division est commandée par le Generalleutnant Dietrich Kraiss. Celui-ci était présent parce qu’il s’était méfié (voir ici). Donc, il n’était pas allé au kriegspiel.
– La 711ème division est commandée par le Generalleutnant Josef Reichert, qui est présent. En effet, celui-ci ne fait pas partie de la 7ème armée et ne participe donc pas au kriegspiel.
– La 716ème division, commandée par le Generalleutnant Wilhelm Richter : présent.
-La 243ème division, commandée par le Generalleutnant Heinz Hellmich. Absent : parti à Rennes.
Donc, seulement 3 divisions sur les 7 sont commandées aux premières heures du débarquement. 57 % sont sans commandement. Et une partie des chefs de régiments sont absents également.
La chose n’est pas très documentée, mais forcément, ça a dû avoir un impact sur la réactivité et la qualité de la défense allemande durant le débarquement.
Cela dit, ici, il est précisé pour la mort du général Falley que : « Ce coup de main aura une incidence directe sur la suite des évènements dans le secteur d’Utah Beach, car il provoquera un flottement sensible dans le commandement de la division pendant plusieurs heures et retardera considérablement la contre-attaque Allemande« .
Peut-être aussi que certains des généraux envoyés au kriegspiel n’étaient pas dans la confidence du sabotage et qu’on les a éloignés pour cette raison. S’ils avaient été présents, ils auraient alors pu se dire qu’il y avait de la trahison de la part du haut commandement.
Voici l’organigramme allemand en Normandie pour la période du 5/6 juin 1944 :
4) L’intérêt de l’absence de Rommel
L’absence de Rommel n’est pas négligeable pour l’échec de la défense allemande. En effet, dans la mesure où c’est celui qui préconisait la défense des plages, s’il avait été présent, il aurait dû fortement accélérer et dynamiser les choses. Notamment, il aurait été logique qu’il ramène le plus vite possible la 116ème et la 2ème division de panzers ; et qu’il fasse foncer la 21ème panzer vers les plages.
Et puis, Jodl a refusé à Rundstedt l’emploi de la 12ème division de panzers et de la Panzer Lehr et a également refusé de réveiller Hitler. Probablement que si Rommel avait été là, dans la mesure où il était supposé être un des généraux préférés de ce dernier, il aurait été plus difficile de justifier l’inaction de Jodl.
Tandis que comme Rundstedt n’était convaincu ni de la stratégie d’arrêt des alliées sur les plages ni du fait que le débarquement en Normandie était le bon, il était plus facile de justifier un certain manque d’insistance de sa part vis-à-vis de Jodl.
Au passage, Rommel était très probablement dans la conspiration lui aussi. Cette photo de lui faisant une poignée de main franc-maçonne à Hitler l’indique :
Casting de la série « Band of brothers »
Donc, de toute façon, il n’aurait rien fait. Mais ça aurait été plus difficile à expliquer. Il valait donc mieux l’éloigner.
5) L’intérêt de l’absence des chefs de division
A mon avis, l’intérêt de la chose ne se situait pas forcément sur l’action durant l’heure du débarquement, mais sur ce qui devait se passer durant la nuit. Il ne fallait pas que les unités présentes près d’Utah Beach (les 709ème, 91ème et 243ème) puissent réagir assez vite pour se débarrasser des parachutistes. Parce qu’alors, elles auraient pu intervenir sur la plage d’Utah le lendemain et empêcher la réussite du débarquement à cet endroit.
Il faut voir que derrière les plages en question, la zone était essentiellement marécageuse. Du coup, il n’y avait que quelques routes de passage. Si les allemands avaient réussis à tenir ces routes et donc les plages, le débarquement aurait été beaucoup plus compliqué. Or, les routes ont pu être prises par les parachutistes alliés durant la nuit.
On peut lire en effet sur Wikipédia concernant la bataille d’Utah Beach que :
« la différence la plus significative fut les 13 000 hommes de la 101e et de la 82e division aéroportée qui combattaient déjà dans l’intérieur des terres lors du début du débarquement. Cinq heures avant la première vague d’assaut, les troupes parachutées ou arrivées par planeurs combattaient au-delà des plages, éliminant l’ennemi des positions le long des sorties de plages et créant la confusion parmi les Allemands, prévenant ainsi toute contre-attaque organisée de la part de l’ennemi vers les zones de débarquement. »
Ou sur cette autre page de Wikipédia :
« Bien que les parachutistes soient passablement dispersés et subissent de lourdes pertes, ils parviennent à s’approprier et à conserver la plupart des routes nécessaires à la sortie des plages du VIIe Corps d’armée américain depuis Utah Beach. »
Il faut voir aussi qu’il n’y avait que 10.000 parachutistes dans ce secteur, face à 2 divisions allemandes (91ème, une partie des 709ème et 352ème,). Ce qui devait représenter dans les 20.000 hommes. Et si les choses avaient été bien faite, une partie de la 243ème aurait pu être amenée sur place. Les alliés étaient en nette infériorité numérique.
Et bien sûr, un parachutage de nuit par mauvais temps a tendance à induire une désorganisation. Les divisions alliées l’étaient d’autant plus qu’une partie avait atterri dans des marais assez profonds. Et par ailleurs, les allemands avaient eu le temps de renforcer très fortement les points qu’ils contrôlaient, ce qui rendait très difficile leur prise par les parachutistes.
Donc, si les chefs de ces trois divisions allemandes avaient été présents durant les heures précédant le débarquement, la réaction de ces dernières aurait peut-être été plus rapide, plus coordonnée et plus puissante. Et peut-être qu’alors, au matin, le débarquement sur Utah Beach aurait été un échec.
Or, Utah Beach était très importante, parce que ça permettait de prendre plus rapidement le port de Cherbourg, situé à une trentaine de kilomètres de là (au nord-ouest). Sans la prise de cette plage, le port se situait à 60 km. Et il devenait beaucoup plus difficile à conquérir.
Il n’y a que deux ports en eau-profonde permettant de faire transiter d’énormes quantités de matériel en Normandie : Cherbourg et le Havre. Sans la prise de Cherbourg, les alliés auraient pu être pendant longtemps sans un seul port de grande envergure à leur disposition.
Ce qui aurait entrainé une arrivée de l’approvisionnement bien plus lente. Dans la mesure où un des deux ports artificiels construits par les alliés a été détruit le 19 juin, il n’y avait plus que 10.000 tonnes de matériel qui pouvaient transiter par jour par le 2ème. Imaginons que les deux ports artificiels aient été détruits à cette occasion, ça aurait pu être la catastrophe.
Au passage, on notera qu’après le débarquement, Hitler va encore prendre des décisions aboutissant à la défaite accélérée des troupes situées dans cette zone. En leur ordonnant de ne pas reculer coute que coute, Hitler a hâté leur reddition et ainsi, la chute de Cherbourg.
La ville tombera le 30 juin, alors qu’apparemment, ils auraient pu tenir beaucoup plus longtemps sans les pertes énormes causées par l’ordre de ne pas reculer. Si entre-temps, le dernier port artificiel avait été détruit par une tempête, là-encore, ça aurait pu poser d’énormes problèmes logistiques aux alliés.
Par ailleurs, non seulement Utah aurait pu ne pas être conquise, mais ça aurait pu être le cas pour Omaha. Avec des troupes allemandes présentes en nombre près d’Utah, certaines auraient pu aller renforcer Omaha. Et comme il n’a pas fallu grand-chose pour que les allemands réussissent à la tenir, celle-ci aurait pu également être un échec pour les alliés.
Et bien sûr, la réflexion pour la zone d’Utah Beach est valable, dans une moindre mesure, pour celle de Sword Beach. L’absence de Feuchtinger à la tête de la 21ème panzer (ainsi que les atermoiements du haut commandement bien sûr) a probablement diminué l’efficacité de celle-ci. Peut-être que Sword Beach aurait pu être tenue avec la présence ce dernier.
Donc, pour les leaders juifs, il fallait qu’il y ait confusion du côté allemand pendant les premières heures. Sans ça, le succès de l’opération du côté d’Utah Beach devenait beaucoup plus aléatoire ; et éventuellement aussi du côté d’Omaha et de Sword Beach.
Or, les leaders juifs n’aiment pas le hasard. Et pour renforcer cette confusion, ils ont fait en sorte que les chefs de division ne soient pas là. Ca a permis d’avoir quelques heures de cafouillage en plus. Assez pour que les parachutistes puissent tenir la zone et assurent le succès d’une partie du débarquement.
6) L’intérêt de ne pas réveiller Hitler
Une des plus importantes bizarreries est bien sûr le fait que les subordonnés d’Hitler n’aient pas osé réveiller ce dernier.
Le débarquement a commencé à 6h du matin. A ce moment-là, les choses étaient déjà parfaitement claires. Et s’il y avait encore le moindre doute, à 7h, celui-ci n’existait plus. Même à 3h, les choses étaient déjà assez évidentes. Et pourtant, Hitler n’a été réveillé qu’à 10h du matin. De nombreuses heures durant lesquelles rien n’a été fait.
Or les panzers ne pouvaient bouger que sur son ordre. Et tout pouvait se jouer en quelques heures. C’était un moment absolument capital ou il fallait réagir le plus vite possible.
La justification du non réveil d’Hitler repose sur le fait qu’il aurait exigé de ne pas être réveillé et qu’il avait pris un somnifère. Cette explication est complètement ridicule.
Si vous aviez été le subordonné d’Hitler à ce moment-là, vous auriez surtout été terrorisé à l’idée d’être traduit en cours martiale pour ne pas l’avoir prévenu à temps du débarquement. Et certainement pas pour l’avoir réveillé. Ne pas prévenir le chef suprême à un moment aussi crucial est en effet clairement passible de la peine de mort. Un tel manquement est impardonnable.
Surtout qu’Hitler n’était pas connu pour être un tendre. Donc, les subordonnés savaient qu’ils risquaient leur tête. Et même sans considérer l’éventuel châtiment venant d’Hitler, les généraux de son entourage immédiat savaient qu’un débarquement allié réussi signifierait la fin de l’Allemagne à courte échéance, et ensuite, leur possible jugement et exécution. Donc, la décision de ne pas réveiller Hitler est extrêmement louche.
Bien sûr, Hitler avait dit et répété que le premier lieu de débarquement ne serait qu’une diversion. Mais à 6h du matin, même s’il s’agissait d’une ruse, il fallait tout de même réagir le plus vite possible. Sinon, diversion ou pas, les alliés s’enfonceraient dans le territoire français et ils deviendraient vite indélogeables. Et puis, ni Hitler, ni les autres généraux n’étaient devins et ne savaient vraiment ce qui allait se passer. Donc, on ne pouvait pas jouer le sort de l’Allemagne sur un simple présupposé.
En l’absence de certitude, il fallait absolument réagir le plus vite possible pour empêcher que le débarquement de Normandie ne réussisse. Manifestement, c’était une opération majeure. Et même si ça n’était pas le débarquement principal, si les allemands ne le faisaient pas échouer, alors, il aurait bien pu le devenir. Donc, le haut-commandement allemande ne pouvait pas traiter cet évènement par-dessus la jambe, comme un problème secondaire. Il fallait réagir le plus vite possible et réveiller Hitler. Ceci, un enfant de 10 ans l’aurait compris.
Le fait de ne pas avoir réveillé Hitler relève donc d’un sabotage évident. Avec ce qu’on a vu plus haut, on comprend l’intérêt de ne pas le faire réveiller. Il fallait son autorisation pour pouvoir utiliser les divisions de panzers situées en retrait des côtes de Normandie. Avec Hitler endormi, l’autorisation reposait sur Jodl (apparemment, puisqu’on ne parle généralement pas de Keitel, son supérieur hiérarchique).
Il suffisait alors de présenter ce dernier comme servile et adepte du moindre risque (c’est aussi comme ça qu’était présenté Keitel) pour justifier qu’il n’ait pas réveillé Hitler et pas non plus autorisé l’utilisation des panzers. Ainsi, les leaders juifs faisaient en sorte que ces unités soient immobilisées à l’instant crucial. Alors que si elles avaient été disponibles durant les premières heures du débarquement, il est bien possible qu’elles auraient pu permettre de rejeter les alliés à la mer.
Avec Hitler réveillé, il aurait été plus difficile de justifier que ces divisions n’aient pas été envoyées plus tôt, spécialement la 2ème et la 12ème panzer et la panzer Lehr.
Donc, le fait que ses subordonnés n’aient pas osé le réveiller était clairement voulu, planifié. Ca permettait aux alliés de gagner le temps nécessaire pour réussir le débarquement.
Bien sûr, on peut dire que de toute façon, les unités aériennes auraient massacré les panzers et que faire intervenir celles-ci plus tôt n’aurait rien changé. Mais jusqu’à 16h environ, les nuages ne permettaient pas à l’aviation alliée d’intervenir. Donc, durant toute la partie essentielle du débarquement, les panzers auraient eu le champ libre et auraient pu rejeter les troupes alliées à la mer.
7) Le comportement d’Hitler durant la journée
Après son réveil, le comportement d’Hitler a évidemment continué à conduire l’armée allemande vers la défaite. Une fois informé de la situation, il a refusé de faire intervenir les divisions de panzer ainsi que les autres renforts disponibles, afin, soi-disant, d’attendre que la situation se soit clarifiée du côté du nord. Ce faisant, les alliés pouvaient continuer à prendre pied dans la campagne normande sans rencontrer d’opposition sérieuse, devenant de plus en plus indélogeables.
Enfin, voyant en fin d’après-midi que le nord n’était pas attaqué, il a décidé de faire intervenir les panzers, afin de « nettoyer les plages pas plus tard que durant la nuit ». Mais il était évidemment trop tard.
Alors, on pourrait dire que puisqu’il n’a rien fait pendant toute une partie de la journée, le fait de ne pas l’avoir réveillé rapidement n’avait finalement pas grande importance. On aurait pu le faire se réveiller à 6h et ne pas le faire agir de pratiquement toute la journée avec les mêmes justifications bidon.
Mais déjà, ça n’enlève pas l’illogisme du comportement de Jodl. Et par ailleurs, si, ça avait quand même une grande importance. Si Hitler avait été réveillé à 6h pour être prévenu du débarquement, il aurait été malgré tout beaucoup plus compliqué de justifier son inaction pendant 4 ou 5 h supplémentaires (5h, parce qu’en plus, on ne l’a pas informé de la situation tout de suite).
Déjà que les quelques heures d’inaction d’Hitler sont très difficilement justifiables, alors toute une journée, ça aurait été extrêmement louche. Il aurait été en particulier difficile d’expliquer qu’il n’ait pas libéré la 12ème panzer et la Panzer Lehr beaucoup plus tôt.
Au passage, voici la réaction d’Hitler quand il a appris que le débarquement avait eu lieu.
Sa première déclaration a été : « les nouvelles ne pouvaient pas être meilleures ». « Tant qu’ils étaient en Angleterre, nous ne pouvions pas les atteindre. Maintenant, ils sont à un endroit où nous pouvons les détruire« . Un peu plus tard, à une réception à laquelle il devait assister, son visage était radieux et il s’est exclamé « ça a commencé, enfin…« .
Une telle réaction est plus qu’étrange. Il savait que l’ouverture d’un second front pourrait lui être fatale et qu’il était très loin d’être sûr de pouvoir repousser les alliés à la mer. Et alors qu’il apprend que le débarquement a eu lieu et que des têtes de pont solides sont déjà en place, au lieu de ressentir de l’angoisse et de se dire que c’est probablement la fin à courte échéance, il est joyeux ? C’est n’importe quoi.
A mon avis, cette réaction servait à justifier les décisions d’Hitler durant la journée et les jours ou semaines suivantes. S’il avait montré de la panique ou même seulement de l’inquiétude, alors, les retards dans l’envoi des panzers vers les plages auraient semblé beaucoup moins normaux. Donc, il fallait qu’il apparaisse satisfait de la situation. Ca montrait qu’il ne s’affolait pas.
Ca montrait aussi qu’il croyait qu’il s’agissait d’une diversion. Puisqu’il s’agissait d’une ruse, il avait tout le temps d’organiser la contre-attaque. Donc, les divers retards devenaient logiques. Et comme Hitler était supposé être devenu à moitié fou au fur et à mesure des années, cette réaction aberrante pouvait passer sans problème.
8) L’idée que la vraie invasion serait située ailleurs : l’opération Fortitude
L’idée que le premier débarquement serait une diversion, ou que la vraie invasion se situerait forcément dans le Nord-Pas-de-Calais a permis de justifier la plupart des retards fatals de la part d’Hitler et du haut commandement allemand.
Cette idée a été en grande partie créée et entretenue par l’opération alliée « Fortitude« . Les alliés se sont servis de leurs services secrets très performants pour intoxiquer les allemands par tous les moyens possibles et leur faire croire que la vraie invasion se situerait dans le Pas-de-Calais.
Ils ont par ailleurs créé une fausse armée, donnant l’impression à Hitler qu’ils avaient 42 divisions de plus qu’il n’y avait en réalité. Après le débarquement, celui-ci croira qu’une armée de 57 divisions était encore disponible en Angleterre, prête à fondre sur le Pas-de-Calais, alors qu’il ne restait que 15 divisions.
Et les hésitations engendrées par l’opération Fortitude ont duré très longtemps. Ce n’est seulement que fin juillet que les allemands accepteront l’idée que le débarquement de Normandie était le seul qui aurait lieu. Du coup, les unités allemandes situées dans le nord de la France n’ont pas été ramenées vers la Normandie, ou alors au compte-goutte. Ce n’est qu’en aout qu’Hitler a enfin décidé de redéployer la 15ème armée vers la Normandie, évidemment bien trop tard.
Alors bien sûr, ces hésitations peuvent se justifier. Effectivement, il y avait une très longue côte à défendre. Et effectivement, le Pas-de-Calais est l’endroit le plus près de l’Angleterre.
Mais justement, vu que la côte du Pas-de-Calais était très bien défendue, la probabilité que les alliés attaquent ailleurs, dans des secteurs plus accessibles, devenait beaucoup plus importante. Même si les alliés étaient en position de force à cet endroit, un débarquement est malgré tout toujours dangereux. Donc, attaquer là où l’ennemi est le plus fort et le mieux préparé augmente fortement le risque d’échec durant les premières heures.
Et puis, après les premiers jours, il était clair que le débarquement se passait en Normandie et uniquement là. Il fallait donc rapatrier en masse les unités présentes dans le nord.
Par ailleurs, une fois le débarquement commencé en Normandie, si les forces alliées n’étaient pas éliminées, c’était fini ; ça devenait alors le débarquement principal. Donc, de toute façon, il fallait absolument le contrer.
Mais, ça aurait risqué de faire échouer l’invasion. Or, le but d’Hitler était alors de faire perdre l’Allemagne. Donc, il fallait ne faire arriver les renforts qu’au compte-goutte. Il fallait maintenir « l’hésitation » allemande, même si elle devenait de plus en plus ridicule au fur et à mesure des jours et des semaines.
8.2) Les bizarreries de l’opération fortitude
– La reconnaissance aérienne
Si les allemands ont cru à la présence d’une armée prête à fondre sur le Pas-de-Calais, c’est en premier lieu parce qu’ils ont photographié les camps fictifs avec des avions de reconnaissance. Une première question se pose alors : comment les allemands ont-ils pu survoler les zones où la fausse armée alliée était stationnée ? Normalement, le ciel anglais était désormais totalement interdit aux allemands. C’est ce qu’on peut trouver par exemple ici :
« Alors que la guerre progressait, le système de défense aérienne britannique avait pratiquement éliminé les vols de reconnaissance de la Luftwaffe sur la Grande-Bretagne jusqu’en septembre 1944, lorsque les Allemands ont dévoilé l’Arado Ar 234, un bombardier stratégique à réaction servant également d’avion de reconnaissance avec la vitesse et la hauteur pour pénétrer l’espace aérien britannique. »
Eh bien le haut-commandement allié a donné l’ordre de laisser passer une partie des avions de reconnaissance allemands. Bien sûr, ça n’a pas été fait aussi simplement que ça, mais les tirs de DCA faisaient exprès de rater leurs cibles et les avions alliés n’étaient apparemment pas là. Donc, un certain nombre d’avions de la Luftwaffe arrivaient à revenir de leur mission.
Dans le même temps, ils continuaient à abattre les bombardiers allemands qui avaient recommencé à attaquer l’Angleterre entre janvier et mai 1944, soi-disant en mesure de représailles contre les bombardements alliés sur l’Allemagne (opération Steinbock). Au passage, 329 bombardiers allemands seront perdus pendant cette opération.
Et du coup, « manque de chance », il ne sera pas possible d’opposer une contre-attaque sérieuse par bombardement aérien lors du débarquement. De là à penser que ces bombardements allemands ont été faits précisément dans le but de ne plus avoir assez de bombardiers à dispositions lors du jour J, il n’y a qu’un pas qu’on peut franchir sans problème.
Donc, les alliés abattaient les bombardiers qui attaquaient de nuit ; mais les avions de reconnaissance allemands, qui ne pouvaient plus survoler l’Angleterre jusque-là le pouvait à nouveau (même s’il y avait des pertes bien sûr). Et ça n’étonnait pas du tout les allemands.
Enfin, bien sûr, ça les étonnait ; mais apparemment, ils n’en ont tiré aucune conclusion. Ils ne se sont pas dit que tout ça était voulu et que les alliés faisaient exprès de les laisser observer leurs troupes afin de les enfumer d’une façon ou d’une autre et que donc, il y avait un gros problème quelque part. Ils n’ont pas pensé que ce qu’on leur laissait observer n’était pas la réalité. Ben voyons. Là encore, il est clair qu’Hitler est tombé volontairement dans le piège.
Surtout que les avions de reconnaissances allemands ne devaient pas photographier à moins de 2.000 mètres d’altitudes. En dessous, ils auraient été capables de comprendre la supercherie. Donc, les avions alliés avaient ordre d’abattre les avions descendant sous cette altitude. Sauf que là-aussi, ça aurait dû très fortement mettre la puce à l’oreille des allemands.
On laissait passer une partie de leurs avions de reconnaissance tout en détruisant les bombardiers, mais dès qu’ils descendaient un peu bas pour voir ce qu’il y avait vraiment, on les abattait ? Dans le genre extrêmement louche, ça se pose là. Ca renforçait encore plus l’idée que ce qu’il y avait en bas n’était pas réel et qu’on leur laissait voir la chose volontairement afin qu’ils s’inquiètent, mais pas de trop près, pour qu’ils ne comprennent pas l’arnaque.
Et puis, la DCA ou l’aviation ne peut pas éliminer tous les avions de reconnaissance. Donc, il y avait malgré tout un risque énorme que des avions allemands ne réussissent à passer.
Par ailleurs, les radars ne pouvaient pas détecter les avions en dessous d’une certaine altitude (165m). Bien sûr, une fois arrivé sur le sol anglais, les stations d’observation visuelle pouvaient signaler la présence du ou des appareils. Mais vu que de nombreux camps d’entrainement étaient très proches de la France et des côtes, le pilote avait une forte probabilité de pouvoir réaliser sa mission et repartir avant de se faire intercepter.
Surtout que par mauvais temps, il pouvait se cacher dans les nuages une fois la mission effectuée. Bref, il devait être tout à fait possible pour un avion de reconnaissance de voler en rase-motte et de prendre des photos sans se faire abattre. Donc, forcément, certains d’entre eux auraient réussi à passer et à prendre des photos à moins de 2.000 mètres. Ils auraient alors pu voir que l’armée alliée n’était qu’un leurre.
Il suffisait d’un seul avion, d’un seul groupe de commando ou un seul espion pour tout foutre en l’air. Et les allemands auraient très bien pu faire comme si de rien n’était alors qu’ils étaient au courant. Donc, l’opération Fortitude était extrêmement dangereuse.
Surtout que les allemands avaient eux aussi faits de faux chars et de faux avions. Donc, ce n’est pas du tout comme s’ils ne connaissaient pas le truc.
Et puis, cette histoire d’armée fantôme, c’est bien gentil, mais on parle d’un groupe d’armée et du fait qu’on avait fait croire à Hitler qu’il y avait un million d’hommes qui attendaient à cet endroit d’attaquer le Pas-de-Calais. Donc, les allemands auraient vu lors de leurs missions d’observation aérienne qu’il n’y avait quasiment personne sur le terrain.
Il y avait bien quelques milliers de vétérans qui avaient été rappelés pour que la zone ne soit pas complètement vide. Mais entre quelques milliers ou même quelques dizaines de milliers d’hommes et un million, il y a une très grosse différence. Une différence qui se serait forcément vue, même à une distance de 2.000 mètres.
Et quid d’un petit bombardement, pour voir si la fourmilière allait s’agiter et si le matériel était réel ? Imaginons un mitraillage et un bombardement de la zone où il y avait des chars fictifs, avec des avions de reconnaissance derrière (ou même réalisé par ces derniers, puisqu’ils étaient armés). Et là, les allemands qui s’aperçoivent qu’il n’y a personne ou pas grand monde qui sort des casemates et que les chars fondent, brulent et se dégonflent comme s’ils étaient faits de plastique. Ça aurait été la catastrophe.
Mais effectivement, sans reconnaissance aérienne allemande, pas de raison que ces derniers ne croient à l’opération Fortitude, et donc, il serait devenu très difficile d’expliquer que leurs hésitations aient duré aussi longtemps après le débarquement. Donc, il fallait laisser passer les avions et il fallait ensuite que le haut commandement tombe dans le piège. Le problème, c’est que du coup, tout ça devient un peu trop beau pour être plausible.
– Tromper les services de renseignement
Comme faire reposer l’intoxication sur les seules reconnaissances aériennes était quand même assez léger niveau crédibilité, les leaders juifs ont été obligés de dire que les allemands se méfiaient des informations obtenues par ces dernières. Et ils ont complété ça avec des manœuvres des services secrets. Avec les observations aériennes, plus les renseignements de leurs agents, la croyance des allemands en l’opération Fortitude devenait plausible.
Seulement, si les allemands se méfiaient, on retombe encore plus sur les questions soulevées plus haut. Pourquoi ne pas faire des survols à basse altitude ? Et pourquoi ne pas envoyer des commandos ? Comme cette armée était située au sud-est de Londres. Les allemands auraient pu parachuter ou faire venir des commandos par bateaux ou par sous-marin. Mais, apparemment, les opérations commando n’étaient réservées qu’aux alliés
Enfin, quoi qu’il en soit, là aussi, la crédibilité n’est pas terrible. Ce qu’on nous raconte, c’est que les anglais avaient fait tomber une grosse partie du réseau d’espionnage allemand en Angleterre et avaient retourné la plupart des agents allemands. Donc, ils n’avaient pas trop de crainte d’être démasqués de ce côté-là.
Seulement, déjà, ils n’avaient pas fait tomber tout le réseau. Et puis, vu la nature justement secrète des activités des services secrets, il est toujours très difficile d’être sûr qu’on a éliminé tous les espions venant d’un pays. Surtout qu’il peut toujours en venir de nouveaux qu’on n’a pas encore eu le temps d’identifier. Donc, il y avait forcément un gros risque que des agents non identifiés éventent la supercherie. En plus, comment être sûr que les agents retournés n’étaient pas des agents triples ?
Sur cette liste, on apprend que 17 agents doubles allemands travaillaient encore en mai 1944. Comme tout le réseau n’était pas tombé, il devait y en avoir encore quelques-uns qui n’avaient pas été retournés. Mais in fine, on nous dit que pour déterminer la validité des renseignements collectés grâce aux avions de reconnaissance, le renseignement allemand s’est reposé surtout sur deux agents secrets qu’ils considéraient comme leurs meilleurs éléments, mais qui étaient en fait des agents doubles travaillant pour les alliés.
Il y avait un certain Roman Garby-Czerniawski, alias « Brutus« , ex-chef du réseau de renseignements franco-polonais interallié, retourné par les allemands avec la promesse que ses 63 compagnons de réseau ne seraient pas exécutés. Evidemment, à peine renvoyé chez les anglais, il leur a tout dit et est devenu un agent double travaillant en fait pour les alliés.
Mais, pas de problème, les allemands ne se sont pas méfiés. Fin avril 1944, il a envoyé des messages disant qu’il avait repéré, dans le Wiltshire, dans le sud-est de l’Angleterre, des mouvements de troupes et de matériel, sans préciser, bien entendu, que les chars d’assaut étaient des baudruches, et les hommes, des fantômes.
L’autre agent était Juan Pujol Garcia, alias « Garbo« , un Catalan qui avait combattu pour les forces de Franco en Espagne, mais qui détestait les allemands. Son histoire est encore plus extraordinaire, ou plutôt, encore plus invraisemblable que celle de Brutus. Quand la guerre a éclaté, il a proposé ses services aux anglais, qui ont alors refusé, se demandant qui pouvait bien être ce type.
Puis, il a proposé aux allemands de travailler pour eux, en leur faisant croire qu’il irait travailler à Londres pour une société pharmaceutique. Les allemands l’ont alors embauché. Mais Garcia n’a pas dépassé Lisbonne. Comment a-t-il fait alors ? Il s’est contenté de lire les journaux britanniques et avec beaucoup d’imagination et un bon sens de l’analyse, il a envoyé des rapports aux Allemands qui sont passés comme une lettre à la Poste.
Comme les services secrets anglais décryptaient les messages allemands, ils se sont rapidement intéressés à Garcia et celui-ci leur a à nouveau proposé ses services. Ils ont accepté et Garcia est devenu un agent double au service de l’Angleterre. Et durant la préparation du débarquement, il a lui aussi envoyé des informations totalement fausses.
Sauf que ça ne tient pas une seconde. Les allemands auraient forcément fait surveiller une nouvelle recrue venue de nulle part. Et ils auraient vu qu’il n’était pas allé en Angleterre et qu’il ne voyait personne de particulier. Pour les premières missions, ils lui auraient demandé des renseignements qu’ils pouvaient contrôler par ailleurs et qu’il ne pouvait pas trouver seulement dans des journaux.
Ils auraient forcément su très rapidement qu’il s’agissait d’un mythomane. Chose qui est également vraie pour Brutus d’ailleurs. Par ailleurs, il ne leur a apparemment fourni aucun renseignement important avant le débarquement. Donc, comment aurait-il bien pu devenir un agent considéré comme un des plus fiables ? C’est complètement invraisemblable.
Donc, on veut nous faire croire que les allemands auraient fait reposer l’essentiel de leurs renseignements de terrain sur deux agents, dont un retourné, et un dont l’histoire est complètement incroyable. Ça n’est pas crédible pour un sou.
Et puis, les témoignages appuyés de photos de seulement 2 ou 3 agents loyaux à l’Allemagne auraient pu suffire pour révéler le pot-aux-roses. Et là, tous les mensonges des autres agents n’auraient rien pu y faire.
Il suffisait aussi qu’il y ait des agents allemands ou des contacts dans l’armée alliée pour que les choses se sachent assez rapidement. Dans la mesure où l’armée en question n’existait pas, soit on maintenait le secret total en interne sur celle-ci, soit non. S’il y avait eu secret, ça aurait été louche. S’il n’y avait pas eu secret, rapidement, des éléments allemands infiltrés dans l’armée anglaise auraient su qu’il ne s’agissait que d’une armée fantôme.
Il est vrai que les soldats étaient consignés dans leurs campements afin que le moins d’informations possibles ne filtrent sur le débarquement (c’était le cas pour cette armée fantôme et pour toutes les autres armées devant participer au jour J). Donc, impossible de constater que l’activité était trop faible par rapport à ce qu’elle aurait dû être dans les villes à proximité des supposés camps d’entrainement.
Mais justement, puisque les soldats étaient supposés être tous dans les camps en question, alors, les reconnaissances aériennes auraient dû constater que le nombre de soldats observé était beaucoup plus faible que ce qu’il aurait dû être. Il est vrai que l’armée avait fait appel à des vétérans pour animer un peu les casernes et donner une impression de vie. Mais ça n’avait forcément rien à voir avec la présence d’un million d’hommes.
Et puis, la surveillance des routes aurait permis de voir que là-aussi, les mouvements de troupes, de camions et de trains vers les camps en question ne correspondaient à ce qu’ils auraient dû être (même s’il y avait des déplacements organisés pour donner le change).
Or, un camp amène forcément une circulation intense, que ce soit pour le ravitaillement en essence, en charbon, en nourriture, en hommes, etc… En surveillant simplement les routes principales et les trains menant aux divers camps, des agents allemands auraient vite vu que là-encore, l’activité était anormalement faible.
Par ailleurs, les espions placés dans l’armée ou dans des postes permettant de surveiller l’activité d’approvisionnement auraient pu vérifier rapidement que les fournitures de biens et services ne correspondaient à rien de réel. Si par exemple 100 moteurs de chars devaient être livrés et qu’il n’y avait aucune trace de fabrication, de demande de matière première, de livraison, etc.., il y avait un risque que des espions s’en aperçoivent. Et en multipliant ça par des dizaines de milliers de commandes de ce genre, leur caractère fictif devait forcément finir par se voir.
En plus, isoler les soldats dans les camps, soi-disant afin de garder le secret sur le débarquement, au final, c’était plus louche qu’autre chose. Concernant le secret sur le lieu et la date, c’était les hauts gradés qui le détenaient. D’ailleurs, pour la destination de ces soldats justement, il n’y avait rien à cacher, puisque, vu que le camp était en face du Pas-de-Calais, celle-ci était assez évidente.
Donc, pourquoi maintenir les hommes du rang au secret, alors qu’ils n’avaient aucune information importante à divulguer ? Ça n’a pas grand sens. Les soldats allemands ou russes ne l’étaient pas, eux. Et si on ne les cachait pas pour éviter des révélations sur la date du débarquement, pourquoi ne pas les montrer, puisque par ailleurs, on faisait un énorme camp ou on affichait des tonnes de chars et de canons ?
Finalement, ça portait beaucoup plus l’attention sur la possibilité que l’armée en question soit fantôme. Si on cachait totalement les soldats, c’est probablement tout simplement parce qu’à certains endroits, il n’y en avait pas et qu’on cherchait à faire croire qu’il y en avait plus que réellement.
On pourrait répondre que l’isolement servait à éviter que les espions allemands ne rapportent la soudaine absence de soldats dans les villes juste avant le débarquement. Mais les jours avant celui-ci, les mouvements massifs de troupes vers les points d’embarquement devaient forcément indiquer son imminence. Certains camps étaient en effet loin de la mer (50-70 km).
Mouvements qui, accessoirement, auraient été visibles par la reconnaissance aérienne allemande. Et puis, même en maintenant les troupes libres de sortir des casernements, on pouvait maintenir le change juste avant le débarquement en utilisant des soldats chargés de maintenir une certaine animation. Donc, ça n’était pas un problème crucial.
Au passage, pourquoi les allemands n’ont pas fait ça sur les plages de Normandie ? Eux aussi auraient pu faire croire qu’ils avaient plus de troupe qu’en réalité et maintenir les soldats à l’isolement. Mais non, il semble que cette tactique n’était valable que pour les alliées.
Enfin, ce positionnement de deux grosses zones de camps, l’une pour la Normandie, et l’autre, plus grosse, pour le Pas-de-Calais, c’était un peu trop évident pour être honnête. Si les alliés avaient voulu faire deux débarquements séparés, est-ce qu’ils auraient établis de façon aussi évidentes deux zones bien distinctes, prévenant ainsi bien les allemands de ce qu’ils allaient faire ?
Et pour le nombre de soldats, est-ce qu’ils n’auraient pas plutôt essayé de faire en sorte de masquer les troupes, afin de faire croire qu’il y en avait moins qu’en réalité, et aussi de les mêler dans des camps plus dispersés, montrant moins clairement la destination de tel ou tel camp ? Ainsi, ils auraient bénéficié de l’effet de surprise lors du débarquement dans le Pas-de-Calais. Au lieu d’être totalement attendus.
– Autres méthodes de tromperie
Le reste de l’opération reposait sur de faux messages radios. Sauf que c’est très facile d’intoxiquer l’adversaire de cette façon. Donc, il n’y avait pas de raison que les allemands tombent particulièrement dans le piège avec cette technique.
De la même façon, on nous dit que des réseaux de résistance français ont été sacrifiés. On leur avait donné de fausses informations sur le débarquement. Et sous la torture, ils les ont révélées. Sauf que là encore, les services secrets allemands n’étaient pas stupides. C’est le genre d’opération d’intoxication qui se pratique couramment. Donc, pas de raison non plus que les allemands se fassent avoir par ce type de ruse.
– Ce que ça impliquait au niveau des alliées
Donc, le comportement du haut commandement, vis-à-vis des informations aériennes et de ces deux ou trois agents secrets, est louche. Mais du côté des alliés, c’est encore plus louche.
En effet, pour que l’opération réussisse, il fallait être sûr :
– qu’aucun avion allemand n’arriverait à faire de photographie à moins de 2.000 mètres
– que le haut commandement allemand ne s’étonnerait pas que tout d’un coup, le ciel anglais lui soit ouvert, mais seulement pour des opérations de reconnaissance et pas pour celles de bombardement, et en plus seulement si les avions volaient à plus de 2.000 mètres
– que les allemands n’auraient pas l’idée de faire quelques bombardements, même limités, pour voir si l’armée qu’ils voyaient n’était pas fictive
– qu’aucun commando n’arriverait à s’infiltrer
– qu’aucun espion n’éventerait l’affaire
– qu’aucun militaire allié ne parlerait
Ça faisait beaucoup de conditions à réunir. On pourrait dire que c’était de toute manière une opération à tenter. Mais le problème, c’est que l’essentiel de la réussite du débarquement reposait sur la réussite de l’intoxication.
En effet, sans l’enfumage des allemands, les troupes de réserves auraient été envoyées beaucoup plus rapidement vers la Normandie. Celles de Normandie auraient probablement été envoyées vers les plages. Et les troupes de la 15ème armée aurait été envoyées en masse immédiatement. Sans compter celles plus au sud. Il y aurait alors eu un énorme risque de défaite, et ce dès le premier jour.
Donc, pour que le débarquement réussisse, il fallait déjà que les allemands croient que la force alliée était largement supérieure à ce qu’elle était en réalité. Mais il fallait ensuite qu’ils croient que les alliés allaient forcément débarquer dans le Pas-de-Calais ; et enfin, qu’ils allaient forcément faire une diversion ailleurs. Il fallait aussi qu’Hitler hésite encore après plusieurs semaines d’invasion et continue à laisser la 15ème armée dans le nord.
Pour le premier point d’accord, mais celui-ci n’impliquait pas fatalement les deux suivants. Donc, les allemands n’avaient pas de raison d’être catégoriques sur l’existence d’un débarquement dans le Pas-de-Calais et sur celle d’un premier débarquement qui serait une diversion (donc, de l’existence de deux débarquements).
Or, ces deux présupposés étaient importants pour la réussite de l’opération. Si les allemands n’étaient pas totalement sûrs que la première attaque soit une diversion, alors, ils pouvaient envoyer une partie de leurs forces en Normandie. S’ils n’étaient pas sûrs qu’il y ait un débarquement dans le Pas-de-Calais, alors, ils pouvaient rapatrier une partie de la 15ème armée vers la Normandie.
Donc, faire reposer une opération aussi cruciale sur la réussite totale de cette intoxication, alors que le résultat était extrêmement aléatoire, c’était de la folie. Surtout que même avec la réussite totale de cette ruse, il fallait ajouter de nombreuses autres erreurs allemandes pour être sûr que l’opération réussisse.
C’est assez incroyable que le haut commandement allié ait fait ça, et c’est donc très louche. Mais ça devient beaucoup moins incroyable si celui-ci savait très bien qu’Hitler était en fait dans leur camp et ferait ce qu’il fallait pour les laisser gagner.
Le Deus ex machina plus ou moins ultime, c’est de dire que le code de la machine Enigma avait été découvert ; ce qui faisait que les opérations allemandes n’avaient aucun secret pour les alliés. Ils pouvaient donc vérifier que les allemands mordaient à l’hameçon. Comme c’est pratique. C’est quand même assez extraordinaire que les allemands n’aient jamais réussi à s’en rendre compte.
Mais même avec cet avantage, ça n’était utile que pour savoir si les allemands avaient éventé leur ruse. Ca n’empêchait pas que ceux-ci l’éventent. Et même si elle ne l’était pas, rien ne disait aux alliés que les allemands mordraient forcément à l’hameçon le jour J, ni qu’ils continueraient à le faire les jours suivants.
Et puis, il y avait là-encore toutes les autres erreurs nécessaires à la réussite du débarquement. Donc, même si on prend en compte cet élément, l’opération alliée relevait quand même d’un coup de poker insensé, et donc incroyable de la part du haut commandement allié.
– Au final
Donc, le comportement du haut commandement allemand vis-à-vis des agents douteux et des informations aériennes peu précises est louche.
Le comportement des alliés est ultra louche. Faire reposer une opération aussi importante sur un tel coup de poker est insensé.
Par ailleurs, qu’Hitler et les généraux aient cru que les alliés étaient plus nombreux qu’en réalité, c’est une chose. Mais déjà, comme dit juste avant, cette croyance ne reposait pas sur des éléments très solides. Ils n’avaient au fond que des photos prises à haute altitude et le témoignage d’agents très douteux. Et il y avait des éléments bizarres pouvant faire penser que les alliés cherchaient faire croire qu’ils étaient plus nombreux qu’ils ne l’étaient vraiment. Donc, les allemands n’avaient pas de raisons de croire dur comme fer qu’il s’agissait de la réalité.
Mais ensuite, qu’ils en aient déduit que les alliées allaient fatalement débarquer dans le Pas-de-Calais et faire en plus une diversion en Normandie, c’est encore autre chose. Rien ne permettait de conclure avec une certitude absolue que ça allait être le cas. Le doute aurait dû être de mise. Qu’ils aient été dans l’expectative, d’accord, qu’ils en aient été sûrs et certains, pas d’accord. Donc, cette certitude du côté allemand est là-aussi, très bizarre.
On répondra qu’Hitler était fou et qu’il avait des idées fixes. Mais ce n’est pas seulement Hitler qui pensait ça ; c’était le cas de la plupart des membres dirigeants du haut commandement à l’ouest. Et c’est d’ailleurs à cause de ça que des heures précieuses seront perdues le jour du débarquement, alors qu’Hitler dormait.
Donc, ça reste très bizarre. Mais il fallait que le haut commandement allemand tombe à fond dans le piège, même si ça paraissait louche. Tout le succès de l’opération alliée reposait là-dessus.
Que les allemands aient cru dur comme fer à cette fausse armée et à la fausse invasion dans le Pas-de-Calais jusqu’au débarquement de Normandie, déjà, c’est suspect. Seulement, une fois le débarquement réalisé, même en y croyant, de toute façon, les alliés s’étaient établis solidement et rapidement en Normandie. Il arrivait toujours plus de troupes et de matériel.
Et les troupes allemandes présentes n’arrivaient pas à les repousser. Donc, à la rigueur, peu importe qu’il y ait eu un autre débarquement de prévu. Si les troupes alliées stationnées en Normandie n’étaient pas rapidement éliminées, les allemands étaient battus. Donc, il fallait s’occuper prioritairement du débarquement de Normandie et envoyer toutes les troupes à cet endroit. C’était l’évidence même. Et ça, c’était vrai au bout de même pas deux semaines.
Donc, qu’Hitler ait laissé la 15ème armée dans le nord jusqu’à fin juillet reste malgré tout extrêmement bizarre. Mais évidemment, ça n’est plus bizarre du tout quand on comprend qu’Hitler était en fait un juif travaillant pour des leaders juifs plus haut placés, que la guerre était organisée, et qu’à ce moment-là, il faisait exprès de perdre.
9) Pourquoi le haut commandement allemand n’a pas réagi les jours précédents et durant la nuit du 5/6 juin
9.1) Le message de Verlaine les jours précédant
Un premier élément qui aurait dû mettre en alerte le haut commandement allemand était le message de Verlaine. La première partie de celui-ci est diffusée le 1er juin à 21h. Hellmuth Meyer, l’officier de renseignement de la 15ème armée, le capte et en comprend parfaitement sa signification.
En effet, un membre de la résistance française payé par les allemands le leur a expliqué. Il le transmet alors à l’amiral Canaris, qui dirige le contre-espionnage allemand. La 15ème armée est immédiatement mise en alerte.
Meyer envoie alors le message à l’OKW, au QG de Rundstedt et à celui de Rommel. Mais même si Jodl voit le message, il ne fait rien. Il n’ordonne aucune mise en alerte pour la 7ème armée. L’explication, c’est qu’il a supposé que Rundstedt avait envoyé un message d’alerte.
Sauf que ce dernier ne l’avait pas fait parce qu’il pensait que le QG de Rommel l’avait fait. Et du côté de Rommel ? Eh bien il n’y a aucune raison officielle d’avancée. En tout cas, il n’a pas dû prendre le message au sérieux. Ce qui est très bizarre, puisqu’il avait dit quelques jours avant qu’il pensait que le débarquement aurait lieu dans les 3 prochaines semaines.
Les nuits du 2 et du 3 juin, le message est transmis à nouveau par la BBC.
Le 4 juin, rien n’est fait non plus. Donc, pendant 3 longs jours, chose extraordinaire, la 15ème armée est mise en alerte, mais la 7ème ne l’est pas à cause de dysfonctionnements au niveau du haut commandement.
Le 5 juin, à 21h15 (en heure européenne, 22h15 heure anglaise), la seconde partie du message est transmise. Meyer prévient aussitôt le général von Salmuth, le chef de la 15ème armée. Celui-ci met la 15ème armée en alerte maximum.
Le QG de von Rundstedt est prévenu tout de suite après. Mais Blumentritt, le chef d’état-major de Rundstedt ne croit pas à la véracité de l’information. Selon lui, les alliés ne seraient pas aussi bêtes que ça d’annoncer le débarquement par radio. Qu’en est-il de Rundstedt lui-même ? On ne sait pas. Mais en tout cas, la 7ème armée n’est pas mise en alerte par le QG de von Rundstedt.
Vers 22h, Meyer prévient un peu tout le monde (OKW, QG du groupe d’armée B de Rommel, etc…) avec le message suivant : « Télétype No 2117/26. Urgent. Le message de la BBC du 5 juin à 21h15 a été décodé. Selon nos enregistrements disponibles, il signifie « attendez-vous à une invasion dans les 48 heures, commençant le 6 juin à 00h00. »
On aurait pu penser qu’il préviendrait aussi la 7ème armée et le 84ème corps. Mais cette action relève du QG du groupe d’armée B. Cela-dit, comme celui-ci était quand même dans de meilleures dispositions que Blumentritt, il y avait un espoir que via le QG du groupe d’armée B, la 7ème armée soit mise en alerte. Or celui-ci ne leur donne pas non plus l’information en question.
Et donc, pendant 5 jours, la 7ème armée n’a pas été mise en alerte. Et non seulement ça, mais ni le QG de Von Rundstedt à Saint-Germain en Laye, ni la Kriegsmarine à Paris, ni le QG de Rommel à la Roche-Guyon, ni l’OKW ne manifestent la moindre réaction. C’est un peu trop extraordinaire pour être vrai. Ce genre de chose n’arrive pas, sauf si c’est voulu.
Et du coup, l’absence de divers généraux devient encore plus suspecte. Il y a une alerte qui est donnée à propos d’un débarquement imminent, et malgré tout, Rommel part en Allemagne, les généraux de la 7ème armée vont faire un kriegspiel, et l’amiral Krancke va à Bordeaux ? La moindre des choses seraient de rester sur place au cas où. Surtout que ce n’est pas comme s’ils ne se doutaient pas que le débarquement allait se faire sous peu.
Par ailleurs, autant, pour la première partie du message, il y a eu disfonctionnement dans la transmission des ordres, autant, pour la deuxième, la non mise en alerte de la 7ème armée résulte du choix du QG de Rundstedt. Pourtant, s’il estimait qu’il fallait mettre en alerte la 15ème armée, c’est qu’il pensait que malgré le mauvais temps, un débarquement était possible.
Donc, pourquoi mettre la 15ème armée en alerte et pas la 7ème ? Eh bien parce qu’il fallait absolument éviter que la 7ème le soit ; parce que là, ça aurait pu entrainer l’échec du débarquement. Donc, même si ça introduisait un gros illogisme, ils ont préféré faire comme ça.
Ils ont dû se dire que de toute façon, il suffirait de dire que l’ensemble du haut commandement allemand ne croyait pas à l’invasion les jours suivants, et que cette explication passerait comme une lettre à la Poste. Et puis, ça ne serait qu’un nième détail qui serait peu remarqué et qui ne serait connu que de quelques spécialistes.
Blumentritt aurait dit qu’il était ridicule que les alliés annoncent le jour du débarquement par radio. Sauf que ça n’était pas absurde du tout, puisqu’il fallait prévenir la résistance le plus vite possible pour qu’ils se mettent à saboter les chemins de fer et les communications allemandes. Comme si un général de l’expérience de Blumentritt pouvait l’ignorer.
Et justement, c’est bien ce qui était en train de se passer depuis quelques jours. Les actions de sabotage s’étaient multipliées en Normandie, et Blumentritt était bien placé pour le savoir. Et par ailleurs, si le message est codé, peu importe qu’il soit lu par l’ennemi. Mais Blumentritt était très certainement dans la conspiration et jouait le naïf volontairement.
9.2) Annulation des patrouilles navales et aériennes
Puisque bouger une flotte aussi formidable que celle du débarquement ne peut pas passer inaperçu, comment se fait-il que les Allemands n’aient pas pu se rendre compte rapidement que l’invasion commençait, et qu’au moins au début, elle allait se faire en Normandie ?
Les bateaux sont partis en fin de soirée (voir ici) ; donc, vers 23h environ, et probablement plus tôt pour certains navires qui étaient situés plus loin (comme Dartmouth).
Normalement, les patrouilles navales et aériennes auraient dû signaler la présence de cette énorme flotte. On parle en effet de pas moins de 7.000 vaisseaux, dont 1.200 bâtiments de guerre. En moins d’une heure, le haut-commandement allemand aurait dû savoir que le débarquement avait commencé, et que les bateaux se dirigeaient vers la Normandie.
Mais il n’en a rien été. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu’à cause de la tempête, aussi bien les patrouilles de la Kriegsmarine que celles de la Luftwaffe ont été annulées. Ceci, d’une part parce que le haut commandement allemand considérait que les conditions étaient dangereuses, et d’autre part parce qu’il croyait dur comme fer que les alliés ne débarqueraient pas dans les 2 jours suivants.
Ça ne devait toutefois pas être tant que ça la tempête qui posait problème, puisque dès minuit, les avions alliés, dont des planeurs, survolaient la Normandie. Et à la même heure, les bateaux alliés partaient vers leurs points de débarquement. Donc, les navires et les avions allemands auraient dû pouvoir patrouiller eux-aussi.
Quoi qu’il en soit, les deux éléments principaux de surveillance, qui auraient pu permettre de prévenir le quartier général allemand de l’invasion dès minuit de façon sûre, avaient été désactivés pour la nuit.
Quoi qu’il en soit, les deux éléments principaux de surveillance, qui auraient pu permettre de prévenir le quartier général allemand de l’invasion dès minuit de façon sûre, avaient été désactivés pour la nuit.
On peut se dire que c’est une sacré veine pour les alliés. Il fallait que la tempête soit juste assez forte pour conduire les allemands à supprimer leurs patrouilles, mais pas assez pour permettre au débarquement de se faire. Et puis même, ce jour-là, rien ne disait aux alliés que les allemands allaient arrêter leurs patrouilles, aussi bien navales qu’aériennes.
Or, si les allemands avaient été mis au courant ne serait-ce que 6 heures avant que le débarquement allait avoir lieu en Normandie, ça aurait pu tout changer. Eh bien non. Coup de bol incroyable, les allemands ont annulé leurs patrouilles.
Surtout que le choix initial du 5 juin avait été décidé bien longtemps avant, sur des critères de hauteur de marée, de Lune qui devait être pleine, etc… Le temps devait de préférence être plutôt peu nuageux et le vent faible. Mais apparemment, en dehors d’un temps rendant impossible le débarquement, c’était surtout les critères de marée et de Lune qui prédominaient.
Donc, il y avait un risque énorme d’arriver un jour où il y aurait eu un grand beau temps et où les patrouilles allemandes auraient été en action. Ce qui aurait entrainé un risque tout aussi grand que le débarquement échoue. Donc, le coup de bol d’avoir eu un temps juste assez mauvais pour que les patrouilles allemandes soient suspendues, mais suffisamment bon pour permettre le débarquement devient encore plus extraordinaire.
Et l’annulation des patrouilles aériennes est très bizarre. Parce que les avions peuvent voler par mauvais temps. Et le temps à ce moment-là (durant la période 22h-2h du matin) le permettait, puisque les avions alliés pouvaient bien voler, eux. Rien n’aurait interdit que les avions allemands ne patrouillent. Donc, on ne pouvait pas évoquer le mauvais temps pour justifier la suspension des patrouilles aériennes.
Surtout que dans le dossier du journal « le Point » sur le débarquement de Normandie, on trouve :
« 0h34. Après avoir été prévenus par une station d’écoute de la Luftwaffe que des bombardiers de l’US Air Force se livrent à des missions dites « de météo » (vols Mercury) au-dessus de la Manche, des chasseurs de nuit allemands décollent, patrouillent le secteur indiqué… avant de rentrer, bredouilles. »
Donc, il y avait des avions allemands pouvant patrouiller cette nuit-là. Et en plus, ils étaient présents dans la région.
Accessoirement, à 02h30, les émetteurs fixes « Bag Pipe » et « Chatter » d’Angleterre entrent en action et brouillent les communications de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe (armée de l’Air allemande).
Donc, ça veut dire qu’avant 2h30, les patrouilleurs navals et aériens auraient pu communiquer avec leur état-major. Et puis, ça aussi, c’est un élément qui aurait dû alerter fortement le haut-commandement allemand sur le fait qu’il s’agissait très probablement du débarquement.
9.3) Les sources d’information entre minuit et 6h du matin
Mais les bateaux et les navires n’étaient pas les seuls éléments permettant de détecter l’armada avant 6 heures. Les radars et sonars côtiers permettaient de la voir venir relativement tôt. Les parachutages, les bombardements alliés, ainsi que les sabotages réalisés par la résistance, donnaient également des indices très forts sur le fait qu’il s’agissait d’un débarquement.
Dans « The Desert Fox in Normandy: Rommel’s Defense of Fortress Europe« , il est dit que le premier affrontement entre parachutistes et soldats allemands est arrivé à 0h40. Et c’est vers 0h45 que 2 parachutistes ont été faits prisonniers juste à côté du QG de Friedrich-Wilhelm Richter, le commandant de la 716ème division. Celui-ci a informé immédiatement le commandement de la 15ème armée (von Salmuth). Le général Marcks, commandant du 84ème corps, est mis au courant seulement vers 1h45.
A 2h06 : Le colonel Hamann, commandant par intérim de la 709ème division appelle à son tour à Saint-Lô et signale des parachutistes ennemis aux abords de Sainte-Mère-Eglise. A 2h11, la 716ème lui signale que des parachutistes ont atterri à l’est de l’Orne près de Caen. Ca convainc Marcks que c’est le débarquement. Il appelle Pemsel, qui assure l’intérim du commandement de la 7ème armée, quelques minutes après.
A 02h29, les navires de la Force U sont arrivés au large d’Utah Beach et jettent l’ancre à 11,5 miles du rivage (21 km). Un autre site parle de 15km et de 2h du matin.
Dans le livre D-Day: Minute by Minute, Par Jonathan Mayo, page 107 :
« 2h40. A son quartier général à Paris, l’homme en charge de l’armée située en France, le Maréchal von Rundstedt, étudie les nombreux rapports venant de Normandie. Le quartier général de la Marine dit que leurs écrans radar sont couverts de centaines de bips, au début, les opérateurs pensaient que leur équipement avait un problème.
Rundstedt n’est pas impressionné. Il répond « peut-être une bande de mouettes ?«
De plus, il est convaincu que les largages de parachutistes sont une ruse servant à couvrir la vraie invasion qui se situera à Calais. Il ne considère pas la situation comme étant assez importante pour déranger Rommel dans sa maison en Allemagne. »
Donc, les radars de la Marine détectent également la présence de l’armada en Normandie. Ceci probablement au moins vers 2h20 ou 2h30, puisque si von Rundstedt étudie ces rapports à 2h40, c’est que les observations ont été faites au moins 10 ou 20 mn avant.
A 02h51, les navires de la Force O sont arrivés au large d’Omaha Beach et jettent l’ancre à 11 miles (21 km) du rivage.
Un peu avant 3h, la station navale de Cherbourg rapporte au général Pemsel qu’elle a détecté par radar et sonar des navires manœuvrant dans la baie de Seine (entre Cherbourg et le Havre). Vu que les Forces 0 et U sont arrivées, on peut imaginer que ce sont elles qui ont été repérées.
A 03h14, le commandant des troupes côtières est informé que des unités navales ont été repérées à 11 km au large de Grandcamp (devant Omaha Beach donc).
Vers 5h15, le major Werner Pluskat regarde la mer avec ses jumelles (sur la plage située près d’Eterham, à l’est d’Omaha Beach). Il voit alors l’immense armada alliée. Il appelle immédiatement le major Block au QG de la 352ème division pour lui décrire ce qu’il voit (cela dit, lui parle de 3h30).
Donc, dès 2h, les choses auraient dû commencer à être claires pour tout le monde. Et à 3h, à cause des détections radars et sonars, il y aurait dû ne plus y avoir aucun doute. Ce qui signifie que 3 ou 4h avant le débarquement, les allemands auraient dû se mettre immédiatement en ordre de bataille et affluer vers les plages.
9.4) L’explication de l’absence de réaction allemande : la croyance que le débarquement ne pouvait pas se faire ce soir-là et que s’il y en avait un en Normandie, ça ne serait qu’un leurre
Alors, comment les leaders juifs ont-ils fait pour expliquer l’absence de réaction allemande malgré les informations qui montraient clairement qu’il s’agissait du débarquement ?
Eh bien, là encore, les leaders juifs se sont servis de l’opération Fortitude. L’explication de la non réaction allemande est que le haut-commandement était sûr que le débarquement ne se ferait ni ce jour-là, ni à cet endroit-là.
Donc, les informations sont arrivées. Mais le haut-commandement ne les a pas écoutées, les a considérées comme fausses, ou a déclaré que ce n’était qu’une opération de diversion et pas le vrai débarquement. Ainsi, les heures comprises entre 1h et 6h ont été perdues, assurant encore un peu plus la réussite de l’opération alliée.
C’est essentiellement Speidel, von Rundstedt et Jodl, qui ont alors joué le rôle des décisionnaires bloqués dans leurs a priori.
– La période 2h-4h
Comme on l’a vu, c’est vers 2h que Marcks prend conscience qu’il s’agit du débarquement et qu’il appelle Pemsel. Vers 2h15, ce dernier appelle alors son supérieur, le général Speidel, qui assure le remplacement de Rommel à la tête du groupe d’armée B pendant son absence.
Donc, dès 2h15, la défense allemande aurait dû se mettre en place. Mais Speidel ne croit pas que l’invasion puisse se faire un jour de si mauvais temps. Et par ailleurs, il pense que l’invasion va se faire dans le Pas-de-Calais. Et du coup, il dit à Pemsel de ne rien faire et raccroche.
Et cette situation va se répéter durant les heures suivantes.
Quelques minutes après 2h15, c’est von Salmuth, le chef de la 15ème armée, qui téléphone à Speidel. Il lui dit qu’il a entendu distinctement par le téléphone des bruits de mitrailleuses quand il a téléphoné au général Reichert, qui commande la 711ème division. Mais là encore, Speidel refuse de croire que l’invasion a commencé.
Pour reprendre l’extrait du livre de Jonathan Mayo cité plus haut, on constate donc qu’à 2h40, von Rundstedt avait reçu des informations claires et nettes sur la présence de navires. Mais il refuse de les considérer comme vraies. Et de toute façon, il pense que le vrai débarquement va avoir lieu dans le nord. Donc, il ne fait rien.
Juste après cet extrait (donc toujours à 2h40), on apprend ceci :
« Cependant, au quartier général du 84ème corps, le général Marcks en a vu assez. Il a ordonné que le code Viebig (qui signifie « invasion ») soit envoyé à toutes les unités.
Marcks veut mobiliser la seule division de tank suffisamment près pour être efficace, la 21ème division. Ils ont déjà assisté à de nombreux actions, beaucoup d’homme ont combattu avec Rommel en Afrique du Nord. Marcks a contacté von Rundstedt à Paris, et même le haut commandement allemand à Berlin, mais chacun a refusé la permission. Eux aussi ne sont pas convaincus que c’est la vraie invasion. »
Donc, Marcks veut mobiliser la 21ème division de panzer dès 2h40. Mais von Rundstedt et le haut commandement de Berlin refusent.
Un peu plus loin, page 112 :
« 3h12 : Un signal est envoyé par le général Max Pemsel, chef d’état-major de la 7ème armée, à son chef Hans Speidel (chef d’état-major du groupe d’armée B) au quartier général de Rommel, à la Roche-Guyon.
‘Bruits de moteur audibles en provenance de la mer, sur la côte est du Cotentin. Amiral, côte de la Manche, rapporte navires situés au large de Cherbourg par radar.’
De la même façon qu’il n’avait pas été impressionné plut tôt par l’excitation de son ami von Schramm à propos du poème de Verlaine, Speidel reste impassible. »
Donc, à 3h12, des bruits de moteurs audibles, venant de la mer, sont entendus. Des radars rapportent la présence de navires au large de Cherbourg. Mais Speidel refuse un fois encore de prendre en compte ces informations.
Page 117, on trouve : « 3h40. Le général Hans Speidel ordonne que le message suivant soit envoyé au général Pemsel : « le commandant en chef de l’armée Ouest (Rundstedt donc) ne considère pas ceci comme une opération majeure« . »
Donc, Speidel a réussi à avoir Rundstedt au téléphone. Et, un peu avant 3h40, ce dernier a répondu qu’il ne considérait pas tout ça comme une opération majeure.
Bref, entre 2h et 4h, Speidel et Rundstedt jouent les sceptiques et refusent de considérer que le débarquement va se passer ce jour-là, ou en tout cas que l’opération n’est autre chose qu’une simple diversion.
– La période 4h-9h
Durant la période 4h-6h, Speidel continue à ne pas croire à l’invasion.
Rundstedt continue lui aussi à ne pas trop y croire, mais vu l’échelle à laquelle se font les parachutages, il doute un peu. Donc, par mesure de prudence, il ordonne à 4h30, que la 12ème SS panzer et la Panzer Lehr soient envoyées immédiatement vers Caen.
Pour gagner un temps précieux, il ordonne ceci avant de demander l’autorisation à l’OKW. Comme on l’a vu, ces troupes sont en effet sous le commandement direct d’Hitler. Seulement, l’OKW n’approuve pas. Et à 6h30, alors que les premières manœuvres de débarquements ont commencé, Jodl l’informe que les deux divisions ne peuvent pas être engagées avant qu’Hitler n’en donne l’ordre. Or, Hitler dormait et Jodl refusait de le réveiller. Donc, Rundstedt a dû envoyer un contrordre et les deux divisions ont passé le matin à attendre.
Donc, vers 4h30, Rundstedt entreprend de faire quelque chose. Mais là, il est bloqué par Jodl.
Toujours dans le livre D-Day: Minute by Minute, Par Jonathan Mayo, page 125, on apprend qu’à 5h, la réaction de Speidel n’avait toujours pas évolué.
« 5h. Au quartier général de Rommel, à la Roche-Guyon, dans une antichambre où juste quelques heures avant, ils conspiraient la chute d’Hitler, Hans Speidel, le chef d’état-major de Rommel, prend un café avec le major Wilhelm von Schramm, l’amiral Friedrich Ruge qui est le conseiller naval de Rommel, et le colonel Anton Staubwasser qui est un officier de contre-espionnage. Ils discutent des rapports signalant la présence de parachutistes ennemis à travers la région côtière. Speidel est silencieux et préoccupé : « nous devons attendre et voir, et découvrir l’importance de tout ça avant d’engager plus de forces« . »
Donc, alors qu’à 5h, tout était désormais très clair, Speidel en était toujours à attendre de voir de quoi il retournait vraiment.
A 6h15, Max Pemsel signale à Speidel qu’il y a des bombardements aériens et navals massifs. A 6h45, Pemsel signale au QG de Rundstedt que les débarquements ont commencé. Mais il ajoute que la 7ème armée devrait être capable de gérer le problème toute seule. A cause de cette nouvelle, Salmuth, qui commande la 15ème armée, va se coucher. Speidel aussi, ainsi que la plupart du staff de Rommel à la Roche-Guyon.
Un peu plus tard, entre 6h45 et 8h15, alors que tout avait déjà commencé, ni von Rundstedt, ni l’OKW n’étaient convaincus que c’était la vraie invasion. Jodl demande à Rundstedt « est-ce que vous êtes sûr que c’est l’invasion ?« . Rundstedt répond, « selon mes rapports, ça pourrait être une attaque de diversion« . Forcément, ça n’aide pas pour convaincre l’OKW qu’il faut envoyer les panzers.
Ce n’est qu’avec un appel téléphonique à 8h15, plein de détails à propos de la vaste armada de bateaux que le haut commandement a finalement été convaincu qu’il s’agissait bien d’une opération majeure, et pas une petite diversion.
Donc, on peut penser que si Rundstedt a envoyé les panzers, c’était parce qu’il aurait été louche que personne ne fasse rien. Avec l’ordre de mouvement des panzers, ce problème était réglé. Mais comme Rundstedt était dans la conspiration, il devait saboter cette action par la déclaration qu’il croyait encore à une possible diversion.
Ainsi, Jodl avait beau jeu de dire que puisque les plus hauts généraux présents pensaient qu’il ne s’agissait que d’une diversion ou qu’au moins il pouvait s’agir d’une diversion, il n’y avait pas de raison de faire venir les blindés.
Les leaders juifs auraient pu faire en sorte que Rundstedt croit à un débarquement majeur. Il n’était pas complètement nécessaire pour justifier la décision de Jodl. Speidel aurait pu être suffisant pour appuyer celle-ci. Mais avec Rundstedt en plus, c’était mieux.
Au passage, la déclaration de Pemsel disant que la 7ème armée pourra gérer seule le problème montre qu’il faisait partie lui-aussi de la conspiration. Sinon, il aurait réclamé à cor et à cri l’arrivée de la 12ème panzer, de la panzer Lehr et de toutes les autres divisions disponibles. En faisant cette déclaration, il permettait ainsi de justifier un peu plus l’absence de réaction de l’OKW.
– En résumé
Donc, en gros, quand le message de Verlaine pour prévenir la résistance est émis, le haut commandement allemand refuse d’y croire à cause de l’idée que le débarquement ne peut pas se faire par si mauvais temps.
Ensuite, entre 23h et 0h30, le haut commandement est aveugle parce qu’il a supprimé les patrouilles navales et aériennes. Et en fait, ce problème d’absence de patrouille navale ou aérienne persistera jusqu’à 5h15 du matin. Moment où le problème pourra être constaté à l’œil nu des plages.
Entre 0h30 et 2h, les premiers parachutages commencent. Mais le haut commandement considère qu’il n’y a pas assez de preuves qu’il s’agit d’une opération de grande envergure. Donc, il attend.
Entre 2h et 4h, les choses sont assez claires. Et certains sont convaincus qu’il s’agit du débarquement, dont Marcks et Pemsel. Mais Speidel et Rundstedt, leurs supérieurs, refusent d’y croire.
Entre 4h et 8h : Rundstedt entreprend une action à 4h30 (envoie de deux divisions de panzers), mais en continuant à ne pas croire vraiment à autre chose qu’une diversion. Et ni Speidel ni Jodl ne croient à une opération majeure. Du coup, Jodl bloque tout mouvement de Panzer. Donc, à partir de là, c’est Jodl qui bloque tout. Et les avis de Speidel et Rundstedt sur la situation ne sont évidemment pas de nature à le faire changer d’avis.
Et à 6h45, Pemsel finit de convaincre Speidel, Rundstedt et Jodl de ne rien faire en disant que de toute façon, même si les premiers débarquements ont eu lieu, la 7ème armée va s’en sortir toute seule sans problème.
Bref, le problème, c’est qu’il était très difficile de supprimer l’observation radar et sonar terrestre et quasi impossible d’empêcher les soldats aux postes d’observation de se rendre compte visuellement de la présence de l’armada. Sans compter les parachutages et les bombardements. Donc, il fallait trouver une autre explication à l’absence de réaction du haut-commandement.
L’annulation des patrouilles navales et aériennes permettait de gagner du temps, jusqu’à 1h ou 2h. Mais après, il fallait trouver autre chose. La croyance des hauts généraux allemands, grâce à l’opération Fortitude, que le débarquement ne se ferait ni ce jour-là, ni à cet endroit-là, a été la raison utilisée à chaque fois pour justifier cette inaction.
Le problème, c’est que ça devenait de plus en plus ridicule et louche au fur et à mesure que la nuit avançait. Les multiples rapports montraient clairement qu’il s’agissait bien d’une opération majeure. Quand à 7h, alors que les premiers débarquements ont eu lieu, Jodl hésite toujours à réveiller Hitler et à envoyer les panzers, ça devient grotesque.
10) La chasse aux parachutistes
Des choses auraient pu être faites avec les 3 ou 4 divisions présentes dans la zone de débarquement. Mais là encore, il semble qu’on ait organisé la défaite (rappel par rapport à la carte présentée au début, seules les 91ème, 352ème et 21ème divisions étaient mobiles et pouvaient donc bouger pour renforcer d’autres unités ; les divisions 243, 709, 716 et 711 ne l’étaient pas ou peu).
Dans la zone d’Utah Beach, par exemple, on aurait dû faire foncer une partie de la 91ème vers les plages. Mais non, on l’a envoyée faire la chasse aux parachutistes (vers 2h30-3h). Et non seulement elle, mais aussi une partie de la 709ème. Résultat, il n’y aura pas assez de soldats à Utah Beach pour contrer le débarquement.
On aurait pu se servir un peu de la 243ème. Même si elle n’était pas mobile, il devait y avoir la possibilité de transporter une partie des troupes ou de les faire marcher. Les zones de parachutages n’étaient qu’à 25-30 km. Mais non, elle reste où elle est.
Donc, la seule unité mobile qui est présente dans la zone près de Cherbourg, et qui pourrait se rapprocher des plages pour contrer le débarquement, la 91ème, est occupée à chasser les parachutistes au lieu d’aller renforcer la 709ème. Et la 709ème elle-même est scindée (et en plus, il s’agit de sa partie mobile, voir Defenders of Fortress Europe, SAMUEL W. MITCHAM JR). Forcément, ces troupes manqueront cruellement lors du débarquement.
Dans le livre « Invasion », de Benoit Rondeau, on apprend page 120 qu’à Utah et à Omaha, les allemands n’ont engagé que 1.000 hommes. Donc, à Omaha, la 352ème division, dirigée par le général Kraiss, n’avait peut-être que 600 ou 700 hommes de présents. Wikipédia parle de 2.000 hommes : « Les unités allemandes qui défendent le secteur d’Omaha ont un effectif de 2 000 hommes ». Le journal Le Point parle même de 350 soldats « Au fil des vagues d’assaut, les 350 soldats allemands déployés sur Omaha Beach finissent par être submergés par le nombre des assaillants« .
Pourtant, sur la page Wikipédia concernant cette division, il est dit qu’il y avait 3 régiments allemands de la 352ème division présents sur place (le 914ème, le 916ème et le 726ème, ce dernier appartenait à l’origine à la 716ème division, mais le 1er et le 3ème bataillons avaient été mis sous les ordres de la 352ème division). Or, comme on l’a vu plus haut, un régiment est constitué de 2.000 à 3.000 soldats. Donc, à Omaha, il y aurait dû y en avoir entre 6.000 et 8.000.
Seulement, les régiments n’étaient pas complets. Comme on l’a vu, pour le 726ème régiment, il n’y avait que 2 bataillons, soit 1.300 hommes environs. Pour le 914ème, même chose. Il n’y avait que le 1er et le 2ème bataillon ; donc, là-encore, 1.300 hommes. Et le 916ème n’avait qu’un bataillon de présent sur les 2 qu’il comportait ; donc, dans les 1.000 hommes. En tout, il y avait donc seulement 3.600 hommes.
Et puis, les alliés n’ont débarqué que sur une partie de la plage (celle-ci faisait 30 km de long). Donc, seule une partie de la 352ème a été engagée. L’essentiel des 2 bataillons du 914ème régiment était tout à l’ouest d’Omaha, un endroit où il n’y aura que peu de combats. Même chose pour le 726ème régiment ; un peu plus de 40 % se trouve à l’ouest.
Par ailleurs, le 916ème était établi majoritairement à un 2 ou 3 km dans les terres et n’a donc pas fait face aux alliés sur les plages d’Omaha.
Au final, cette carte permet de voir quelles unités faisaient face aux alliés sur les plages d’Omaha :
Comme on peut le voir, il y a 5 compagnies du 726ème régiment et 2 du 916ème. Une compagnie allemande représentait normalement 145 hommes. Donc, il devait y avoir théoriquement 1.015 hommes (725 du 726ème régiment et 290 du 916ème). Une des cartes que j’ai pu voir parlait aussi d’une compagnie du 914ème régiment à l’ouest de la zone de débarquement, ce qui ferait dans ce cas 1.160 hommes pour empêcher les alliés d’établir une tête de pont sur les plages.
Mais, sur la page Wikipédia concernant la 716ème division, on nous dit : « La division, qui était très faible le 6 juin 1944, fut très rapidement usée (sur environ 4 000 hommes, elle eut 860 tués…)« . Or, sur la même page, on nous dit qu’à la base, cette division était supposée avoir environ 8.000 hommes. Donc, le jour du débarquement, elle était seulement à 50 % de son effectif initial. Ce qui veut dire que sur les 725 hommes du 726ème régiment il n’y en avait réellement que 360 de présent. Du coup, il n’y aurait pas eu 1.015 hommes de présent, mais 650. Et peut-être 795 si on ajoute l’éventuelle compagnie du 914ème régiment.
Donc, en gros, on a un chiffre d’environ 650-800 hommes.
Or, on nous dit que les troupes américaines ont failli rembarquer à Omaha. Donc, avec le renfort de seulement 1.000 ou 2.000 hommes sur les plages, les choses auraient pu évoluer complètement différemment.
Que faisaient le reste des hommes de la 352ème ? Eh bien, une partie contrait les anglais à Gold Beach (un tiers du 914ème régiment, une partie du 916ème, et le régiment d’artillerie). Mais une autre partie, la réserve, autrement appelée groupe Meyer (constituée du 915ème régiment et d’un bataillon : soit normalement dans les 3 ou 4.000 hommes, commandés par le général Meyer), était d’abord dans les terres à manœuvrer vers les troupes aéroportées. Plus précisément, la réserve est partie des environs de Bayeux vers Carentan, situé à 40 km (ordre donné à 3h10). Donc, là aussi, au lieu de foncer vers les plages, là où le gros de l’invasion allait se produire, ils s’occupaient des parachutistes.
Une explication est tout de même fournie. Le haut-commandement pensait que les alliés débarqueraient à marée haute et que les troupes de la réserve auraient tout le temps de revenir. Mais ils n’ont débarqué qu’à mi-marée, donc bien avant. Du coup, la réserve n’était pas là lors du début du débarquement et il n’y a eu qu’entre 650 et 800 soldats allemands à opposer aux 34.000 soldats américains.
Cela-dit, puisque la réserve n’était pas loin des plages d’Omaha, elle avait le temps de revenir vers celles-ci et de changer le cours des choses à Omaha en se désengageant suffisamment tôt. Et effectivement, il y a eu un ordre de revenir vers l’est. En effet, à 5h50, Kraiss se rend compte que la menace des parachutistes n’est pas réelle là où elle se dirige, (donc vers Carentan). Il s’agissait de mannequins apparemment. Il aurait donc dû faire foncer ses soldats vers les plages immédiatement.
En plus, le groupe Meyer n’avait pas eu le temps d’aller trop loin. La tête du groupe n’était qu’à la forêt de Cerisy, située à 17 km du point de départ. Ce qui veut tout de même dire qu’en 2h40, ils n’avaient fait « que » 17 km, soit une vitesse de 6,3 km/h. En fonçant vers Colleville tout de suite, qui était à 15 km, ils pouvaient arriver en 2h20, et y être donc à 8h10.
Et peut-être moins, puisque quand ils ont démarré à 3h10, il fallait le temps de mettre l’unité en mouvement. Alors que là, elle y était déjà. On va voir un peu plus loin que le haut commandement a estimé qu’ils pouvaient y être en 1h55. Donc, ils pouvaient arriver à 7h45. Ça pouvait encore le faire, puisque les troupes allemandes présentes sur place ont réussi à tenir une bonne partie de la matinée.
Mais alors, inexplicablement, le général Kraiss laisse la réserve ne rien faire pendant 1h45. Jusqu’à 7h35, alors que la nouvelle du débarquement a été donnée à 6h30, la réserve reste immobile.
Et à 7h35, il envoie un tiers du groupe Meyer (le bataillon I/915) au centre d’Omaha Beach, au nord de Colleville, qui est à 15 km de là. Le bataillon devait arriver à 9h30. C’est bien, puisque c’est effectivement là que le gros de l’action a lieu. Seulement, évidemment, à cause des attaques aériennes et navales, il sera très retardé et n’arrivera à engager l’ennemi que durant l’après-midi.
Concernant le reste du groupe Meyer (le bataillon II/915 et un bataillon de fusiliers), ce n’est qu’à 8h35 qu’il prend enfin la décision de les faire bouger. Donc, les deux tiers des troupes sont restés immobiles pendant pratiquement 3h. Et là, au lieu de les envoyer vers le point le plus proche où ils peuvent être utiles, c’est-à-dire près de Colleville, à Omaha, il les envoie carrément à Gold Beach, vers Arromanches, située à 20 km de là. Là encore, ces unités seront retardées par les tirs ennemis, et n’arriveront cette fois qu’en fin d’après-midi.
Bref, à cause des erreurs d’appréciation et des changements d’avis de Kreiss, l’ensemble de la réserve n’aura servi à pratiquement rien pendant la partie la plus cruciale de la journée.
Or, comme on l’a vu, à la base, elle était très bien située pour intervenir à temps à Omaha Beach. En effet, ces troupes se trouvaient près de Bayeux, à seulement 12 km des plages d’Omaha où le gros du débarquement se fera. Donc, en se dirigeant vers les plages dès 3h, ils avaient tout le temps de s’y positionner. Et alors, ça n’aurait pas été entre 650 et 950 soldats qui auraient été présents pour résister au débarquement dès 6h du matin, mais 4.000 ou 5.000. Et là, le débarquement à Omaha, aurait eu une probabilité bien plus grande de se transformer en échec.
Et puis, l’histoire d’aller à la chasse aux parachutistes situés à 40 km de là est louche.
Déjà, il n’y avait aucun espoir d’atteindre les parachutistes, de les battre et ensuite de pouvoir revenir à temps à Omaha Beach. Surtout de les battre, parce que se débarrasser des parachutistes pouvaient prendre la journée, voire des jours. Donc, il n’y avait que très peu de chance de leur faire grand-chose avant le débarquement. Parce que s’il y avait des parachutistes, c’est forcément qu’il y avait un débarquement.
C’est vrai que les allemands pensaient que les alliés allaient débarquer à marée haute, alors qu’ils ne l’ont fait qu’à demi-marée. Mais ça ne pouvait en aucun cas être une certitude absolue. Les alliés pouvaient débarquer plus tôt que prévu (ce qu’ils ont fait). Et même s’ils ne l’avaient pas fait, ça aurait pris trop de temps de les battre, et même tout simplement de les attaquer et ensuite de se désengager en plein combat. Ensuite, sur le chemin du retour, l’aviation et la marine alliées pouvaient les immobiliser. Donc, aller engager les parachutistes alliés situés à 40 km de là était vraiment ridicule.
Et dans la configuration d’un débarquement, les parachutistes ne pouvaient pas être des unités mobiles, mais des unités servant uniquement à tenir certains points stratégiques et bloquer les unités allemandes. Donc, il n’y avait pas à craindre une prise à revers de leur part sur Omaha et Gold Beach. Par contre, vu leur positionnement, leur rôle était clair. Ces unités servaient à empêcher l’arrivée de renforts sur les plages du débarquement.
Et vu le très faible nombre d’hommes présent sur à Omaha et Gold, il ne fallait surtout pas envoyer le groupe Meyer à Carentan. C’était la seule unité mobile importante présente sur place et pouvant donc prêter main forte à celles présentes sur les plages. Et les unités présentes sur les plages étaient tellement faibles qu’il était clair que face aux dizaines de milliers d’hommes d’un débarquement, elles se feraient massacrer. Il fallait donc, d’abord rapprocher la réserve des plages à partir de 3h du matin.
Comme à ce moment-là, les allemands ne savaient pas où allait se passer le débarquement, il fallait l’envoyer aux environs de Trévières, afin d’être à un endroit permettant d’intervenir rapidement aussi bien vers l’ouest d’Omaha qu’au centre ou à l’est. Et une fois la zone de débarquement identifiée, vers 5h du matin, il fallait la faire foncer vers les plages renforcer les très faibles unités situées à Omaha. Donc, la faire partir vers Carentan relève clairement du sabotage. Ca permettait de faire en sorte de justifier l’arrivée tardive de la réserve sur les plages du débarquement.
Donc, il n’y avait aucune justification au fait de faire attendre le groupe Meyer sur place jusqu’à 7h35.
Par ailleurs, concernant le parti pris tactique de Kreiss de faire attendre le reste du groupe jusqu’à 8h30, ce qu’on peut penser, c’est qu’il a (officiellement) dû se dire qu’il fallait garder une partie de la réserve en attente pour colmater les brèches si certains endroits commençaient à céder. Et ensuite, quand Gold Beach a commencé à être en difficulté, alors qu’à Omaha, les choses allaient à peu près, il a envoyé la réserve vers Gold Beach. Ça semble être une solution sage. Mais en fait, vu la situation, ça ne l’était pas.
Il était clair que rapidement, ça allait être l’apocalypse, à cause des tirs des navires alliés. Donc, le mouvement des troupes allemandes allait être très fortement entravé par la marine. Et les endroits menaçant de céder auraient largement le temps de le faire bien avant que la réserve soit sur place. Et si cette partie de la réserve arrivait trop tard, les alliés auraient eu amplement le temps de se renforcer. Et alors, il était clair que les 2.000 soldats allemands se feraient balayer. Ce n’est pas avec si peu d’hommes face à probablement 10 ou 20.000 soldats alliées qu’ils allaient pouvoir faire grand-chose.
Surtout avec le renfort des bateaux et éventuellement des avions alliés. Et c’est bien ce qui s’est passé ; ils ont été massacrés. Donc, au lieu d’attendre, il fallait au contraire foncer le plus vite possible vers les plages pour stopper le débarquement là où les troupes alliées étaient encore très vulnérables. Donc, le fait d’attendre jusqu’à 8h35, c’est-à-dire 2h45 en tout, relevait là-aussi du sabotage.
Et même avec la stratégie de Kreiss, il fallait se rapprocher des plages beaucoup plus tôt. L’autre partie de la réserve aurait dû se rapprocher des plages dès le départ, pour se situer à 5 km de celles-ci et pouvoir intervenir le plus rapidement possible. Vu la lenteur de mouvement de ces unités (6 km/h), encore augmentée avec les bombardements, maintenir le reste de la réserve à 15-20 km de là relevait aussi du sabotage.
Donc, il fallait aller tout de suite sur les plages. Ensuite, il y avait le problème de choisir un ou plusieurs côtés où aller. Ça n’est pas le problème le plus important, mais on peut se poser la question. Fallait-il envoyer la majorité des troupes à Omaha, ou les deux tiers, ou au contraire privilégier Gold Beach, comme Kreiss l’a fait ?
En l’occurrence, je pense qu’il fallait privilégier Omaha, parce que ça coupait le front allié à un endroit plus intéressant que Gold. En effet, les troupes situées à Utah ne pouvaient pas revenir facilement vers Omaha, à cause de l’embouchure de la Vire et de celle du canal de Carentan.
Alors que si Omaha était pris par les alliés mais pas Gold, les troupes situées à Omaha pouvaient prendre à revers les divisions allemandes tentant de bloquer les alliés à Sword et à Juno. Mais bon, le problème le plus crucial était surtout d’envoyer le plus vite possible la réserve sur les plages.
Au passage, le fait d’avoir mis surtout des troupes de la 716ème division sur les plages d’Omaha et de Gold, qui étaient constituées d’homme âgés, de convalescents et d’étrangers, et le fait que l’effectif ait été fortement diminué le jour J, relève très probablement de la conspiration. On faisait là encore en sorte de faciliter le plus possible le débarquement aux alliés.
Quant à la 21ème panzer, l’autre unité mobile positionnée en retrait des plages, elle aussi, au lieu de foncer vers celles-ci, fait la chasse aux parachutistes. Entre 1h et 4h30, seule une partie de la division est engagée. A 4h30, Speidel envoie toute la division lutter contre les troupes aéroportées. Seulement, les anglais sont à l’est de l’Orne, au nord-est de la ville de Caen.
Donc, les allemands s’éloignent des plages de Sword Beach. Ce n’est qu’à 10h30, alors que le débarquement a commencé depuis 4h, que le général Marcks, qui apparemment en a pris le commandement, décide enfin de l’envoyer vers les plages. Seulement, à ce moment-là, une bonne partie de la division est impliquée inextricablement dans les combats contre les troupes alliées.
Et c’est seulement à 13h que Feuchtinger, le commandant de la 21ème division, décide de maintenir sur place les éléments les plus engagés dans les combats et de faire partir les autres vers Sword Beach. Au final, un tiers reste (dans les 5.000 hommes), et deux tiers partent vers les plages (10.000).
Bien sûr, il faut du temps pour regrouper les unités. Mais en plus, comme les anglais se sont emparés du pont entre Ranville et Bénouville, et que c’est le seul permettant d’accéder rapidement à Sword Beach, les troupes qui sont envoyées vers les plages doivent faire un détour et revenir vers Caen pour traverser l’Orne. Evidemment, ça leur fait perdre encore plus de temps.
D’autant plus que les civils français fuient et gênent la circulation sur les ponts. Au final, ce n’est que vers 16h20 que la 21ème division sera sortie de Caen et engagera les alliés vers Périer. Les anglais auront évidemment eu le temps de créer une tête de pont importante et il sera déjà bien trop tard.
Une petite percée pourra être crée. Le reste de la division a été scindé en deux groupes, et le deuxième (nommé Rauch) arrive à se faufiler jusqu’à la plage sans être repéré. En effet, il y a un vide entre les forces anglaises et canadiennes. Le groupe Rauch rejoint donc le 111ème bataillon du 736ème régiment d’infanterie, à Saint-Aubin-sur-Mer. L’action est belle.
Mais sans renfort, elle ne pourra pas être exploitée. Or, la 12ème division de panzers et la panzer Lehr ne seront mises sous le commandement de la 7ème armée que vers 19h. Il n’y aura donc aucune réserve permettant d’exploiter la percée et celle-ci n’aboutira à rien.
Donc, à 4h30, Speidel envoie la totalité de la 21ème division faire la chasse aux parachutistes. Pourtant, à cette heure-là, les choses sont de plus en plus claires. Donc, la majeure partie de la division devrait être gardée pour pouvoir foncer vers les plages. Et en admettant qu’à 4h30, Speidel ait encore un léger doute, il ne devrait plus en avoir à 5h20, quand il est prévenu que le major Pluskat a détecté visuellement l’armada. Or à ce moment-là, il a encore le temps de faire un contrordre. La 21ème division n’a normalement pas dû déjà engager les parachutistes.
En plus, les deux zones de parachutages des forces alliées servent clairement à empêcher les divisions allemandes situées en périphérie de venir prêter main-forte aux unités situées à l’intérieur de celles-ci. Elles indiquent donc où va se passer le débarquement (au milieu des deux zones bien sûr).
Et la prise du pont de Bénouville est un indice de plus allant dans ce sens. Ça montre bien que c’est au nord-ouest de Caen que le débarquement va avoir lieu. En effet, puisque la 21ème panzer était située à l’est de cette ville, le but de la prise du pont ne pouvait être que d’empêcher celle-ci de passer vers l’ouest.
Et de toute façon, à 5h15 les navires alliés étaient désormais visibles et les soldats allemands voyaient qu’ils ne se situaient pas à l’est de Caen, mais à l’ouest. Donc, au moins vers 5h30, il y aurait dû y avoir un contre-ordre et la division aurait dû être envoyée vers Sword Beach. Le fait qu’au lieu de ça, on l’envoie en totalité combattre les parachutistes, et qu’on ne donne l’ordre de désengagement qu’à 10h30 relève du sabotage pur et simple là-encore.
Au passage, la 21ème panzer était une unité possédant beaucoup de chars obsolètes. Elle avait bien 85 panzers IV, à peu près comme les autres divisions blindées. Mais au lieu des 70 Panthers réglementaires, elle avait des chars français pris après la victoire de 1940. Là aussi, on faisait en sorte de préparer la défaite en mettant des unités faibles.
Donc, les 2 unités mobiles en retrait des plages et même une partie de la 709ème et de la 352ème division sont en train de perdre un temps précieux à faire la chasse aux parachutistes, alors qu’une partie de ces troupes devrait être en train de foncer vers les plages pour renforcer les unités déjà présentes. Par ailleurs, la réserve de la 352ème division fait n’importe quoi. Tout ça ne relève pas du hasard ou de l’erreur. Les généraux allemands ont sciemment affaibli la défense près des plages pour que les alliés aient pratiquement un boulevard devant eux.
Au passage, pour Omaha, on parle de quasi-catastrophe pour les américains. Mais en fait, sur l’ensemble de la journée, il n’y a eu que 10 % de pertes (ce qui inclut apparemment les blessés) et seulement 3 % de morts (dont ¼ de noyés), C’est à dire 3.000 soldats pour les pertes et un peu plus de 1.000 pour les morts ; ceci pour 34.000 soldats débarqués. On voit difficilement comment ça aurait pu être une catastrophe avec des pertes comme ça. Pour un débarquement, ce sont des pertes à peu près normales.
Mais ce qu’on peut se dire, c’est qu’au moins un endroit devait être présenté comme ayant été très difficile. Sinon, le débarquement aurait eu l’air d’une ballade de santé. Sur toutes les autres plages, tout s’est passé à peu près sans problème. Si ça avait été le cas sur toutes, ça aurait fini par faire louche. Donc, pour éviter ça, on a présenté l’opération à Omaha comme ayant été à deux doigts d’échouer.
Apparemment, l’armée américaine veut rester floue sur le compte exact de blessés et de morts. On peut penser que c’est parce qu’elle a en fait gonflé les pertes. Peut-être qu’il n’y en a pas eu 3.000, mais seulement 1.000 ou 1.500.
Dans la même veine, comme par hasard, la quasi-totalité des 119 photos prises par l’unique photographe présent ce jour-là à Omaha (le juif Robert Capa) ont été perdues, et les 11 qui ont pu être sauvées sont floues (au passage, un seul photographe, ça aussi, c’est louche). Là-aussi, ça doit être pour qu’on ne s’aperçoive pas que les choses se sont passées de façon beaucoup plus facile que ce qu’on nous raconte officiellement.
11) La justification de l’impréparation allemande par le mauvais temps
Toute cette impréparation est justifiée, nous dit-on, par la croyance erronée des allemands que la tempête allait durer jusqu’au 10 juin et allait empêcher les alliés de débarquer.
On nous dit par ailleurs que si les allemands n’étaient pas au courant du changement de temps, c’est en partie parce qu’ils avaient perdu leur station météo du Groenland. Donc, ils ne pouvaient plus prévoir le temps aussi bien qu’avant.
Mais alors, la conséquence de ça aurait dû être que se sachant dans l’ignorance de la météo à venir, les allemands auraient dû rester mobilisés en permanence. Ils auraient su qu’ils ne pouvaient pas se permettre de compter sur la météo pour se relâcher. Surtout qu’ils savaient que le débarquement était probablement imminent. En effet, les alliés n’allaient pas attendre que les russes aient écrasé l’Allemagne pour intervenir. Or la chose se profilait rapidement à l’horizon.
L’armée allemande commençait à être en déroute. Et le 22 juin, les russes étaient déjà au niveau des frontières allemandes de l’époque. Le 19 aout, ils n’étaient plus qu’à 500 km de Berlin. Sans une intervention quasi immédiate des alliés, la Russie allait dominer toute l’Europe. Donc, il était quasi-sûr que les alliés allaient débarquer dans les 2 ou 3 mois à venir pour empêcher ça. D’ailleurs, Rommel avait déclaré quelques jours avant le débarquement qu’il était presque certain que celui-ci aurait lieu dans les trois prochaines semaines.
De toute façon, à l’époque, les prévisions météos étaient d’une très faible qualité. Donc, même avec une meilleure couverture, ils auraient dû rester méfiants en permanence. Surtout aux abords de l’été, moment le plus propice à une invasion.
Et ils auraient dû d’autant plus rester mobilisés que justement, ils avaient annulés les patrouilles aériennes et navales. Etant alors aveugles, le relâchement des forces terrestres était inenvisageable.
Donc la justification de la démobilisation allemande à cause du temps ne tient pas. La réalité, c’est qu’ils ont volontairement laissé le champ libre aux alliés. Ils l’ont fait parce que la guerre était bidon et qu’à ce moment-là, le scenario disait qu’ils devaient perdre.
On nous dit aussi que durant la nuit du 5 au 6 juin, l’état-major allemand n’a pas considéré la présence de troupes aéroportées comme la preuve du débarquement. Là encore, ça pose problème. Dans la mesure où les allemands estimaient que le mauvais temps allait durer jusqu’au 10 juin, la présence de ces soldats n’avait aucun sens. Pourquoi les alliés auraient-ils envoyé des troupes sans aucun espoir de soutien se faire massacrer pendant 4 jours ?
D’autant plus que ça risquait de mettre les allemands sur le qui-vive. Donc, s’il n’y avait pas d’invasion de prévue, c’était absurde. Et s’il y en avait une de prévue, mais qu’elle l’était pour le 10, ça n’avait pas grand sens non plus, puisque ça mettait les allemands en alerte maximale et que pendant ce temps-là, les troupes aéroportées allaient se faire tailler en pièce.
La seule explication était que le débarquement venait d’être lancé. Ensuite, d’accord, ça pouvait être une diversion pour un débarquement plus au nord. Mais ça, c’était un autre problème. Les armées allemandes auraient dû se mettre immédiatement en mouvement pour contrer un débarquement sur les côtes normandes (et éventuellement au nord bien sûr).
12) Une météo et des prévisions un peu trop parfaites
Puisqu’il y avait du mauvais temps, comment les alliés ont-ils pu faire le débarquement ? Il est reconnu en effet par pratiquement tous les experts de la question qu’une tempête aurait pu faire échouer complètement le débarquement. Normalement, celui-ci aurait dû être reporté.
La réponse est que le temps a changé durant la nuit. Et comme les alliées avaient l’avantage d’avoir des stations météos en Angleterre, et que le temps se propage généralement de l’ouest vers l’est sur les côtes françaises, ils pouvaient prédire le temps alors que les allemands ne le pouvaient pas. Par ailleurs, il est dit que les météorologistes alliés étaient meilleurs que les allemands. Donc, les alliés savaient que le temps allait s’améliorer, alors que les allemands l’ignoraient.
C’est une sacrée chance. C’était même la meilleure configuration possible. S’il avait fait beau, ou même ne serait-ce qu’un temps moyennement mauvais, les allemands auraient pu sortir leur avions et navires de surveillance et signaler bien plus tôt le débarquement.
Et s’il avait fait vraiment mauvais, le débarquement n’aurait pas pu avoir lieu. Là, on était juste dans le moment parfait où il faisait suffisamment mauvais pour que les allemands ne sortent pas leurs navettes et leurs avions de surveillance, mais où il allait faire suffisamment beau pour que le débarquement puisse se faire. Et coup de bol supplémentaire, les prévisionnistes alliés avaient bien prévu le temps malgré leurs moyens très limités.
Le problème tout de même, c’est que la météorologie était dans un état totalement primitif à l’époque. Donc, il était malgré tout très difficile d’affirmer de façon fiable que le temps allait s’améliorer sur les côtes françaises. La prévision relevait en réalité surtout du pifomètre. Ce qui fait que cette histoire de prévision est très louche.
Donc, cette histoire de météo et de prévision parfaite est un peu trop belle pour être vraie. Mais, les leaders juifs devaient inventer cette histoire. Sans elle, soit les allemands pouvaient faire des patrouilles et voir venir le débarquement beaucoup plus tôt, soit le débarquement n’aurait pas pu avoir lieu. Donc, soit il devenait très difficile de justifier l’impréparation allemande, soit il n’y avait pas de débarquement du tout.
13) Débarquement et marque illuminati
On sait que les leaders juifs aiment bien mettre des signes numérologiques un peu partout, notamment le chiffre 666. C’est aussi le cas pour le débarquement.
Celui-ci a commencé vers 6 heures le 6ème jour du 6ème mois. Et si on chipote sur l’heure, ça a commencé le 6ème jour du 6ème mois de la 6ème année de la guerre.
Au passage, il est dit que le soleil s’est levé à 5h58. Or, on sait que dans leurs rites, il y a beaucoup de références au soleil. Or, 5+5+8 = 18 = 6+6+6.
Tout ça implique que le débarquement était prévu pour ce jour-là. Donc, le temps, à moins d’être apocalyptique, n’avait aucune importance. Il est même possible que les médias aient menti sur le temps qu’il faisait réellement entre le 1er et le 6 juin, afin de faire croire qu’il y avait eu un report imprévu d’un jour, alors qu’en réalité, c’était la date choisie dès le départ.
Cela dit, il est possible qu’ils aient eu un plan B. Le 18 juin aurait éventuellement pu faire l’affaire. Là aussi, on a un chiffre qui donne un équivalent de 666. Mais c’était quand même moins parfait que la 6ème heure du 6ème jour du 6ème mois.
Résumé des différents illogismes et éléments louches
On va classer ce résumé en fonction du caractère louche ou illogique des différents éléments, avec les plus louches en premier. Bon, le classement ne sera pas forcément parfait. L’importance de tel ou tel point par rapport à un autre peut être discutée. Mais c’est pour donner un ordre d’idée.
1) Le débarquement en lui-même, qui reposait forcément sur des coups de chance énormes pour réussir (ceux de la liste qui suit).
Imaginons, entre autres, que les allemands n’aient pas annulé les patrouilles aériennes et navales, que les 91èmes et 21èmes divisions aient été bien employées, que la 12ème et la 2ème panzer et la panzer Lehr aient été situées plus près, et qu’elles aient été envoyées à temps, les choses auraient pu se transformer en échec pour les alliés. Donc, tout ça était incroyablement risqué. La décision de faire le débarquement implique clairement que les alliés savaient que les allemands allaient faire n’importe quoi.
2) Le fait qu’Hitler ait choisi une stratégie d’entre-deux clairement perdante. Il avait toujours des idées très arrêtées. Mais tout d’un coup, le voilà hésitant, influençable et choisissant un compromis.
3) Le fait de ne pas avoir réveillé Hitler à un moment aussi crucial.
4) Continuer à ne pas envoyer la 15ème armée alors que les troupes alliées se renforçaient de plus en plus en Normandie. Et ça, carrément jusqu’à fin juillet.
5) L’annulation des patrouilles de surveillance aériennes et navales, et en même temps, l’absence de très nombreux généraux.
6) Le fait de ne pas diriger une partie des troupes mobiles disponibles immédiatement vers les plages. Et au lieu de ça, prendre ces troupes plus une partie des troupes stationnées sur les plages pour aller faire la chasse aux parachutistes.
7) Tous les atermoiements bidon des généraux sur le fait qu’il s’agissait au non d’un débarquement, et si oui, s’il s’agissait d’une diversion pour une invasion au nord. Ceci alors que les informations communiquées n’entrainaient plus aucun doute dès 3h du matin.
8) Le choix par le commandement allié du jour et de l’heure du débarquement affichant clairement une référence de type illuminati.
9) Le fait de ne pas avoir mis en alerte la 7ème armée pendant les 5 jours suivant le décryptage du premier message annonçant le débarquement (le texte de Verlaine).
10) La météo et les prévisions trop parfaites.
11) Que les allemands n’aient pas pu et pas cherché à éventer l’opération Fortitude en faisant des vols à basse altitude ou en envoyant des commandos.
12) L’organisation hiérarchique complètement foireuse.
13) Le choix de mettre la 2ème division de panzers très loin à un endroit où elle ne pouvait pas intervenir rapidement le jour J, ni en Normandie, ni dans le Nord.
14) Par la suite, le fait qu’Hitler interdise aux divisions situées près de Cherbourg de reculer, ce qui leur fait perdre de façon inutile énormément d’hommes et accélère la prise de cette ville très importante stratégiquement, puisqu’elle était la seule de la région à avoir un port en eau profonde.
Tout ça ne peut pas être arrivé par accident. Donc, il est clair que je débarquement a été mis en scène. C’est un autre exemple de la façon dont Hitler et les leaders juifs ont fait perdre l’Allemagne, et du fait que le déroulement de la 2ème guerre mondiale a été arrangé et planifié.
PS : pourquoi le débarquement en Normandie et pas dans le Nord ? Dans la mesure où les leaders juifs pouvaient faire un peu ce qu’ils voulaient, ils auraient pu justifier une réussite dans le nord. Ça aurait rendu les choses plus faciles.
Oui, mais en Normandie, ça permettait d’expliquer qu’il y ait eu un secteur très bien défendu et un autre non. Ca permettait de justifier qu’une bonne partie des troupes soit restée dans le nord à attendre une seconde invasion après le premier débarquement. Et ça permettait d’expliquer une arrivée perlée des divisions allemandes. Donc, ça offrait de nombreux avantages.
En attaquant dans le nord, c’est-à-dire là où les allemands étaient supposés les attendre, rien de tout ça n’était justifiable. L’armée était supposée attendre le débarquement de pied ferme. Et une fois le celui-ci réalisé, c’est toute l’armée allemande qui leur serait tombée sur le dos immédiatement. Là, Hitler ne pouvait plus justifier que les troupes arrivent au compte-goutte en disant qu’il s’attendait à ce que la principale attaque soit ailleurs. Donc, le débarquement aurait eu extrêmement peu de chances de réussir sans accumuler des incohérences et des bizarreries bien plus nombreuses et bien plus importantes que celles qu’on a vu dans le présent article.
PS2 : apparemment, Hitler a maintenu une très grosse force en Norvège (500.000 hommes), afin de protéger l’approvisionnement en fer, indispensable à l’Allemagne. Or, après l’invasion de l’Italie, il y avait peu de chance que les alliées ouvrent un second front sur un territoire d’importance secondaire (même si crucial économiquement) et si bien défendu. Par ailleurs, sans une invasion de la France, ça aurait plutôt donné les clefs de l’Europe à Staline (si l’Allemagne s’était effondrée à cause du manque d’acier). Et ça, il était évident que ce n’était pas ce que voulaient les leaders alliés. Et s’il y avait invasion de la France de prévue aussi, ça entrainait une dispersion des forces alliées.
Donc, il aurait dû être évident qu’il y avait peu de risque que les alliés attaquent la Norvège. Hitler aurait donc pu rapatrier 200 ou 250.000 hommes pour les mettre sur les plages du Pas-de-Calais et surtout, de Normandie. Ou même ne serait-ce que 100.000 : ça n’aurait pas changé grand-chose à la défense de la Norvège et ça aurait au contraire très fortement renforcé celle de Normandie (dans les 9 divisions en plus). S’il ne l’a pas fait, c’est encore pour pouvoir faire perdre la bataille du débarquement plus facilement à l’Allemagne.
Source : http://discussing-the-truth.blogspot.fr/2018/03/le-debarquement-ete-truque-lui-aussi.html
Je vous invite à lire les autres articles de ce blog pour relier le puzzle d’ensemble et comprendre que toute la seconde guerre mondiale est plus ou moins une fabrication, une pièce de théâtre. Les articles sont en anglais mais rédigés par un français, ce qui fait que l’auto traduction google passe sans problèmes.
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